L'histoire était à nos portes, de jeunes américaines s'en sont souvenues :
Jane-Latham Hodges, étudiante en faculté de lettres, petite fille d'Andrew-Gerow Hodges, n'est pas venue par hasard à La Bernerie en Retz, le 10 janvier 2011. Elle était accompagnée de deux autres petites-filles d’Andrew Hodges et de Luc Braeuer, conservateur du musée de la Poche, à Batz-sur-Mer (le Grand Blockhaus), auteur aussi d'un ouvrage, Les incroyables échanges.
Livre superbement documenté, où le conservateur rappelle un « exemple d'humanité plutôt unique de la 2e Guerre mondiale » que furent ces échanges de prisonniers dans les poches de Lorient et Saint-Nazaire. Ces échanges de combattants négociés localement entre les autorités allemandes et américaines sont en effet un évènement unique de la Seconde Guerre mondiale.
Hodges, responsable de la Croix-Rouge auprès de la 94e division d'infanterie américaine, y joua un rôle primordial.
Jane-Latham, a connu ce grand-père, mort en 2005 qui repose en paix dans son Alabama natal : « Mon grand-père racontait peu sa guerre. Il pensait qu'il n'avait rien fait. » Jamais tenu un fusil, certes ! Mais armé du drapeau de la Croix-Rouge, il traversa 15 fois les lignes allemandes et ses négociations permirent l'échange de 149 prisonniers, dont 54 (19 Américains, 3 Britanniques et 32 Français des F.F.I ) au carrefour de la Rogère, le 29 novembre 1944.
En effet, ici se trouvait une limite de la poche de Saint-Nazaire et les FFI Vendée avaient leur quartier, dans une maison à proximité, entre ce carrefour de la Rogère et la rue des Vés, du nom de rochers au large de la Bernerie.
La poche de Saint-Nazaire : sa limite passe par La Rogère, près de la Bernerie
Hodges, en noir, négocie avec les officiers allemands
On notera au passage les qualités de négociateur de Andrew Hodges:
Pour un capitaine des SAS, plusieurs fois évadé, blessé, Michael Foot, les Allemands souhaitaient récupérer 5 majors allemands, alors que les échanges étaient prévus sur la base d’un homme contre un homme.
Hodges s’adressant à l’officier allemand: «vous m’avez dit que les Allemands étaient une race supérieure….Maintenant vous admettez qu’un capitaine anglais, blessé, pesant 160 pounds, est l’égal de cinq majors allemands avec la plus haute décoration militaire ». Et l’officier de répondre : « Nein ! Nein ! Un capitaine allemand décoré de la Croix de Chevalier est bien supérieur à votre capitaine Foot ! Nous échangerons le capitaine Foot contre un capitaine allemand décoré de la Croix de Chevalier ! ».
Cette anecdote est relatée par cette dépêche de Londres, dans le journal de Brisbane du 1er décembre 1944.
Vous pouvez vous recueillir quelques instants :
http://www.findagrave.com/cgi-bin/fg.cgi?page=gr&GRid=40061816
A présent, il vous faut résoudre l'énigme.