"Il est vrai que c'est la mort du "héros" qui a libéré les consciences. Bovesse mort, les Namurois sortent dans la rue, malgré les interdictions de l'occupant, pour assiter à ses funérailles. La dimension de Bovesse dépasse celle du mandataire : ses engagements multiples, cohérents et profonds, font de lui un pôle, une référence, à titres divers pour la communauté." Ph. DESTATTE, extrait de l'avant-propos du catalogue François Bovesse, Namur et les années sombres (1936-1945), Crédit Communal, 1990, p. 7.
Quelques moments clés de la vie de François Bovesse :
Naissance à Namur le 10 juin 1890. Humanités à l'Athénée de Namur d'où il sort diplômé en 1907. Études de droit à l'Université de Liège en parallèle d'un travail d'employé à l'administration fiscale (diplômé en 1914). Durant ses études, il prend conscience d'une identité wallonne, pour laquelle sa fierté d'être Namurois s'affirme, de même que sa proximité sentimentale avec la France.
Engagé depuis ses 18 ans au parti libéral, sa carrière politique s'envole après la Première guerre mondiale : conseiller communal à Namur (1921-1937), député à la Chambre (1921-1925), échevin de l'État civil et des Beaux-Arts (1927-1929), à nouveau député national de 1929 à 1937. Il occupera différentes fonctions ministérielles : PTT (1931-1932), Justice (1934-1935 & 1936-1937), Instruction publique, Lettres et Arts (1935-1936). Durant son dernier mandat ministériel, il marquera sa volonté d'en finir avec le rexisme de Léon Degrelle, mouvement résolument tourné vers le nazisme d'A. Hitler et le fascisme mussolinien.
En parallèle de son engagement politique, F. Bovesse s'engagera dans la défense de la cause wallonne (notamment la création de la fête de Wallonie dès 1923) en dénonçant certains appétits flamingants.
Au printemps 1937, déçu des compromis au niveau de la politique nationale, après avoir démissionné de son mandat ministériel, il est désigné gouverneur de la province de Namur, charge qui lui sera retirée par l'occupant lors de l'invasion de la Belgique par l'Allemagne nazie. Le 1er février 1944, à 6h45, il est froidement assassiné à son son domicile par un collaborateur rexiste accompagné par trois SS "Wallonie" en uniforme, de même que par un civil. Ces collaborateurs ne lui avaient jamais pardonné son combat incessant contre l'Ordre Nouveau.
Le gouvernement belge de Londres, la Résistance et le barreau de Namur lui rendirent hommage. Bravant l'interdiction formelle de l'occupant de se rassembler, entre 10 000 et 15 000 Namurois assistèrent à ses obsèques pour saluer le grand homme et son courage...
En 2004, la ville de Namur lui offre une place de choix sur la fresque des Wallons (pignon du nouvel hôtel de ville dans le Jardin du Maïeur).
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Pour plus d'informations, on se reportera à l'article François Bovesse du portail "Wallonie.be". L'ouvrage François Bovesse, Namur et les années sombres (1936-1945), supra, constitue lui aussi une référence solide et fiable.
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