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Au lendemain de la Révolution de 1789, la France se trouve dans une
situation de chaos et manque cruellement d'ingénieurs et de cadres
supérieurs : de nombreux officiers ont déserté, toutes les
universités ont été fermées à la suite d'un décret de la Convention
nationale et le réseau de transports du pays, négligé durant de
nombreuses années, nécessite d'importantes remises à niveau et
améliorations mais également la construction de nouvelles
infrastructures. Le Comité de salut public crée une commission de
travaux publics, par décret du 21 ventôse an II (11 mars 1794).
Jacques-Élie Lamblardie, Gaspard Monge et Lazare Carnot se voient
confier la mission d'organiser une nouvelle « École centrale des
travaux publics ». Le 7 vendémiaire an III (28 septembre 1794) est
créée officiellement cette École centrale des travaux publics,
future École polytechnique.
L'École, installée au Palais Bourbon, est inaugurée le 21 décembre
1794 devant 272 élèves déjà enrôlés et de nombreuses personnalités
dont Antoine-François Fourcroy et Joseph-Louis Lagrange. Après une
deuxième session d'examen, la première promotion de 400 élèves doit
suivre une instruction en mathématiques, physique et chimie sur une
période de trois ans mais l'établissement rencontre de nombreuses
difficultés : les laboratoires n'étaient pas prêts, certains
professeurs s'avèrent médiocres et les premiers cours ne se font
parfois que devant une trentaine d'élèves. Claude Prieur décide
alors de réformer l'École. Celle-ci, renommée « École polytechnique
» par la loi du 15 fructidor an III (1er septembre 1795), est
transférée à l'hôtel de Lassay. L'adjectif « polytechnique »,
apparu pour la première fois dans un document publié par lui-même
Programmes de l'enseignement polytechnique de l'École centrale des
travaux publics, a été choisi afin de symboliser la pluralité des
techniques enseignées.
Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, locaux de
l’École polytechnique de 1805 à 1976.
En 1805, Napoléon Ier donne à l'École un statut militaire et
l’installe sur la montagne Sainte-Geneviève à Paris, dans les
anciens locaux des collèges de Navarre, Tournai et Boncourt,
aujourd’hui ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Recherche. Considérant qu'« il est dangereux de donner une
scolarité avancée à des gens qui ne sont pas issus de familles
riches », il met fin à la gratuité des études en imposant des frais
annuels très élevés et modifie les épreuves du concours d'entrée
afin de rendre indispensable le passage par les lycées, payants,
réservés de fait aux enfants de la bourgeoisie.
Le 13 avril 1816, l'École est congédiée pour indiscipline par Louis
XVIII, par l'intermédiaire de son ministre de l'Intérieur, le comte
de Vaublanc. Elle est recréée le 17 janvier 1817 sous le nom
d'École royale polytechnique, puis prend le nom d'École impériale
polytechnique sous le Second Empire. À partir des années 1830, et
jusqu'à la Première Guerre mondiale, de nombreux élèves de l'École
polytechnique ont été influencés par les idéologies
saint-simonienne et positiviste. Ces idées ont fortement structuré
l'économie française pendant la Révolution industrielle.
L'École est surnommée l’« X » depuis le milieu du XIXe siècle
en raison de l'insigne de l'Ecole, deux canons croisés, ou par
assimilation, de la prééminence des mathématiques dans la formation
des polytechniciens.
En 1970, elle reçoit un statut civil tout en restant rattachée au
ministère de la Défense. Les élèves français sont élèves officiers
puis officiers, sous statut militaire. L’école est dirigée
par un général d’active. L'admission des femmes dans cette
école militaire est autorisée depuis 1972 et, dès 1972, sept femmes
l'intègrent, dont le major de promotion (Anne Chopinet). En 1976,
l’École déménage à Palaiseau (Essonne) où elle occupe un
campus de 186 hectares avec une surface bâtie de 155 000 m². 3 200
personnes travaillent sur le site dont la moitié dans le Centre de
recherche.
Le prestige de l'École polytechnique au sein de l'enseignement
supérieur en France est dû à son modèle militaire-aristocratique
initial, à son corps d'éminents professeurs, à ses promotions de
taille réduite et à son concours parmi les plus sélectifs de toutes
les écoles d'ingénieurs, à l'origine sociale de ses élèves, ainsi
qu'à la forte représentation des polytechniciens dans les grands
corps de l'État.
Le 19 mars 2009, le Conseil d'administration de l'École a approuvé
l'ajout de la mention ParisTech dans le logo officiel de l'École,
sans que cela change sa dénomination officielle.
Faites attention aux heures d'ouverture du parc.
Happy caching, and enjoy Paris
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