Depuis le parking de la salle des fêtes de Chamole suivre le balisage bleu et une fois arrivé sur la grande corniche le GR .Passage juste à coté de la cache "comté sur moi" qui peut être couplée à la mienne.Possibilité de partir du parking de l'ONF de Poligny .La cache est à proximité d' arbres et de roche donc les coordonnées ne sont pas garanties surtout que mon GPS a tendance a ne pas donner les mêmes données d'une semaine à l'autre .Bien prendre l'indice avec soit peut être utile .
Extrait de Alfred Fauconnet, 1868, Bulletin de la société d'agriculture, sciences et arts de Poligny, p.246-250
Grotte du Pénitent
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Vers le milieu du siècle dernier, non loin de la porte de Charcigny, ou bourg des Sarrazins, sur cette voie escarpée, maintenant abandonnée, qui menait à Arbois, on pouvait voir sur le bord du fossé, parmi les ronces et les genévriers, une sorte de poteau branlant et vermoulu, ou plutôt une croix caduque avec cette inscription: "Pour le pauvre solitaire. " Au-dessous de l'inscription, et rattachée par une chaîne rouillée et grinçante, pendait une boîte de fer fermée d'un cadenas et percée par le haut d'une ouverture étroite, assez large toutefois pour qu'elle pût donner passage aux menues pièces de monnaie, à l'aumône du passant.
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Au-delà du poteau, c'était une vaste lande qui se déroulait d'abord, s'exhaussant peu à peu et comme par étage, puis tout-à-coup la pente devenait abrupte, périlleuse; et si l'on montait toujours, on se trouvait alors en présence de rochers nus et chauves, taillés à pic, bizarrement découpés, géants de pierre hauts de plusieurs centaines de toises. Tout cela était inculte, désolé, d'un aspect sauvage, on eût dit le chaos; nul bruit ne l'animait, si ce n'est le cri de la bête fauve ou le battement d'aile de l'oiseau de proie; du reste, nul sentier tracé, mais des fourrés épais, repaires pleins de terreur, où le houx épineux et les noirs sapins venaient mêler leur ombre; puis encore, épars comme des ossements dans les grandes herbes, des lambeaux de roche arrachés par l'hiver à la cime du mont et roulés là.
Un homme pourtant vivait dans cette solitude, et chaque jour, à l'heure du crépuscule, il descendait la montagne, venait ouvrir la boite de fer, en retirait avec soin l'offrande du voyageur et disparaissait dans la nuit. Quel était son nom, d'où venait-il? on l'ignorait; on se contentait dans le pays de l'appeler le Pénitent.
Il portait une barbe longue et grisonnante qui lui cachait le visage, tandis qu'un large bonnet de laine frisée, rabattu sur le front, lui couvrait toute la tête; sa démarche était lente, son dos voûté, et sous la longue souquenille brune qui l'enveloppait, le corps appuyé sur un bâton noueux, il paraissait un vieillard. Mais quiconque l'eût regardé attentivement et de près, eût trouvé sans doute étranges ses sourcils noirs et épais, ses yeux vifs, étincelants, et surtout ses dents blanches et ses lèvres purpurines. Au reste, depuis bientôt quinze ans qu'il était apparu, aucun changement dans ses traits, dans son allure; pas une ride de plus, toujours le même homme, et l'on s'en étonnait.