Les Villois
Canton de Noyon
Superficie: 604ha.
Population:
- 1906: 505h.
- 1975: 555h.
- 1999: 675h.
Autrefois:
Viila en 1250. Villes.
La cure dépendait de l'ordre de Malte.
La Chartreuse du Mont-Renaud percevait la plus grande partie de la
dime du village.
Le domaine a fait partie de la maison de la Motte.
Voie ferrée Noyon-Montdidier.
Carrières très anciennes.
Deux moulins à eau.
Nombreux scieurs de long.
Trois boulangers en 1900.
Quatre cafés-épicerie en 1934.
Aujourd'hui:
Eglise Saint Pierre aux Liens 1926.
Château en partie reconstruit en 1930.
Les cinq piliers, anciennes carrières utilisées pendant la dernière
guerre par les allemands qui y avait établi un hôpital.
Monument celtique, la Pierre Levée.
Ancien moulin du chapitre, qui appartenait à l'évêque de Noyon. A
fonctionné jusqu'en 1997.
Personnage:
Barthélémy Marin Jacques (Ville 1772-1846), général, s'est illustré
pendant la campagne d'Egypte.
Les cinq
piliers:
Dès le 29
août 1914, les habitants de Ribécourt-Dreslincourt et des alentours
se réfugièrent dans les carrières souterraines pour échapper à
l’agresseur allemand. Les soldats allemands prirent position
en lisière du Bois de la Montagne d’Attiche dans le réseau de
carrières des Cinq Piliers. Du 18 septembre 1914 au 17 mars 1917,
de nombreux régiments se succédèrent dans ce secteur alternant 40
jours de première ligne à 40 jours de repos en troisième ligne.
Ainsi, les carrières des Cinq Piliers furent essentiellement
occupées du 20 septembre 1914 au 20 juin 1915 par le
162ème R.I. de Lübeck (3ème Hanséatique), le
163ème R.I. de Schleswig-Holstein, puis par le
12ème Régiment d'Infanterie de Landwher.
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Graffiti allemand dans les carrières des Cinq
Piliers.
© Coll. Patrimoine de la
Grande Guerre.
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Terrées
dans les carrières, les troupes allemandes profitèrent de ce
formidable réseau souterrain pour passer de la deuxième ligne à la
première ligne en toute sécurité. Une vie de quartier s'organisa
bientôt à l'abri des regards français dans ce réseau de carrière en
liaison avec les villages conquis de Ville, Chiry et Dreslincourt.
Tous les services régimentaires y furent installés (cuisines,
cordonnier, tailleur, écuries) dans un confort de campagne amélioré
(électricité, téléphone).
Après
quelques mois d'occupation, la troupe réalisa de colossales
sculptures à la gloire de l'Empire allemand. Les Cinq Piliers
proprement-dits furent ornés de la devise "Wir Deutsche Fürchten
Gott sonst nichts auf der welt' c’est-à-dire "Nous Allemands,
ne craignons rien au monde, sauf Dieu" sculptée en lettres
gothiques.
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Les Cinq Pilliers, ornés de la devise
allemande
© Coll. Patrimoine de la
Grande Guerre.
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Face au
monument de Bismarck, la devise du 12ème Régiment
de Grenadiers "Prinz Carl von Preussen" 2ème Brandebourg
fut inscrite à l'entrée d'une carrière aujourd'hui effondrée. Près
de là, un aigle sculpté peint en rouge rappelait la présence
impériale.
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La
devise du 12ème Régiment de Grenadiers
© Coll. Patrimoine de la
Grande Guerre.
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Le retrait
stratégique allemand de mars 1917 permit aux troupes françaises de
prendre possession des carrières des Cinq Piliers tant convoitées
depuis le début de la guerre de position. Le "ravin aux éléphants",
comme l'appelèrent certains poilus, devint lieu de cantonnement des
troupes françaises qui respectèrent les sculptures ennemies. Un
nouveau fléchage fut organisé comme l'indiquent les inscriptions
"P.C. Madelon", "P.C. Calypso" et les croix rouges marquées des
initiales "P.S." signifiant poste de secours.
C'est à
cette époque que furent sculptés, un coq peint en rouge et noir
surmonté d'un drapeau à l'effigie du 324ème R.I., les
graffiti "l23", "365", "Honneur au 369 " et le croissant des
Zouaves. Pourtant, alors que les soldats français photographiaient
la "carrière de l'aigle rouge" l'ennemi préparait son offensive de
la dernière chance.
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Le
coq Gaulois du poste de secours du 324ème
R.I.
(15 Mai - 9Juin 1918).
© Coll. Patrimoine de la
Grande Guerre.
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Avec la
perte du Mont-Renaud (10 juin 1918), les Cinq Piliers redevinrent
allemands. Le 10 août, la 67ème D.I. se vit attribuer la
charge de libérer, Ribécourt Dreslincourt. Le 19 août, après de
terribles combats, la 67ème D.I. dépassait la Ferme
d’Attiche, prenait Ribécourt-Dreslincourt mais butait sur les
Cinq Piliers protégés par une puissante artillerie. L'ennemi tenait
fermement les sous-bois empoisonnés par les obus toxiques. Seule
l'avancée alliée en rive droite de l'Oise à Ourscamp et Carlepont
put contraindre l'ennemi à abandonner la position. Le 21 août, le
repli allemand permit aux Français de gagner définitivement les
Cinq Piliers qu'ils dépassèrent rapidement pour libérer
Noyon.
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Ribécourt libérée n’est plus que ruines (Août
1918).
© Coll. Patrimoine de la
Grande Guerre.
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Au lendemain
de la Grande Guerre, l'avènement de l'ère de la brique ferma les
carrières qui furent, pour certaines, reconverties en
champignonnières. Livrés pendant 60 années à la nature, les Cinq
Piliers sont aujourd'hui le siège d'un circuit pour véhicules 4x4
(terrain privé). Le site historique, quant à lui, est régi par
l'association Patrimoine de la Grande Guerre (visites commentées
sur simple demande).