Un architecte bâtissait le pont de Bonnecombe et devait l’avoir terminé pour une date précise, sous peine d'une amende proportionnelle au nombre de jours de retard. Il était dans les temps, il était même en avance d’une quinzaine de jours. Le pont était prêt à être inauguré. Quand les derniers ouvriers eurent fini d'enlever les étayages qui le maintenaient, le pont s’écroula. L'architecte n’était pas fier ! Il rappela tous ses ouvriers et vite, vite... ils recommencèrent.
En travaillant jour et nuit, ils achevèrent la reconstruction la veille de la date butoir fixée pour l’inauguration. Ils enlevèrent à nouveau tous les étayages, et le pont s’écroula à nouveau.
Un homme qui passait par là dit à l'architecte : « Si vous voulez, je vous aiderai. Il sera fini demain mais il faut que vous me donniez votre âme ou l’âme du premier qui passera sur le pont ».
L’architecte se dit : « Mon âme, mon âme... cela ne se donne pas comme ça ». Cela lui donnait à réfléchir. Mais finalement, au bout d’un long moment, il promit.
C’était bien sûr le Diable qui l’avait tenté. Et le lendemain matin, le pont fut construit et il tint bon. Mais entre-temps l’architecte était allé trouver le supérieur de Bonnecombe. Celui-ci ne savait pas comment faire. Il arriva avec son aspersoir. Il dit à l'architecte: « Nous allons bénir le pont avant que quelqu’un arrive. Nous verrons bien ». Le chien de Bonnecombe les suivait, c’était un brave chien. Le Diable se présenta de l’autre côté du pont. Tout à coup, un chat arriva. Et le supérieur de Bonnecombe cria : « Au chat ! Au chat ! ». Et le chien se mit à poursuivre le chat qui passa le premier sur le pont de Bonnecombe. L'architecte dit au Diable : « Vous avez là l’âme du premier qui est passé sur le pont ! ». Voilà comment il sauva son âme et comment le pont fut fini à temps.
Ce pont doté d'une seule arche est au moins antérieur à 1509 puisqu'il est fait mention cette année-là, "d'un oratoire du bout du pont". De par son style architectural, il semblerait dater du XII ème siècle et remonterait donc à l'époque de la fondation de l'abbaye de Bonnecombe en janvier 1167.
Cette courte promenade démarre au pied du pont et emprunte un sentier au bord du Viaur dont le murmure vous bercera jusqu'à la cache.
Bonne chasse !