Le Phare de Beauduc : UN ESPACE EN MARGE
N
43° 21.880
E
004° 35.104
Au-delà des représentations de la Camargue,
de sa faune et sa flore exceptionnelle, de ses chevaux, taureaux,
et autres flamants roses, le phare de Beauduc offre
l’opportunité de découvrir un espace communautaire singulier,
fragile et nostalgique.
Immense étendue désertique, espace
mi-solide, mi-liquide, univers en bordure du monde, le site de
Beauduc a une histoire singulière que nous vous proposons de
découvrir si ce n’est déjà fait.
« A la
fin du XXe siècle, Beauduc ne désigne plus seulement un territoire
de pêche réputé, mais surtout un lieu occupé par un ensemble
de constructions sans droits ni titres. Ainsi l'on parle plus
souvent des « cabanons de Beauduc » que de leurs
occupants, généralement mal connus et mal
identifiés. »
« Il
s'agit d'une autre dimension de la société dont peuvent rendre
compte des notions comme celles de « seuil », de
« transmission » et de « marge » et peut-être
surtout celle de « liminarité » (limen = seuil), par
laquelle on saisit mieux la marque de l'entrée dans « quelque
chose » d'autre, en devenir. Une dimension qui s'exprime à
travers des thèmes que l'on rencontre dans les situations
liminaires comme celui du dépouillement (ici par l'absence de
confort), de l'anonymat (ce qui explique la difficile
identification des membres de la communitas),
du nivellement social, de l'absence de propriété (ce qui n'exclut
pas l'appropriation). Enfin une expérience sociale qui offre une
forme de délivrance par rapport au lot quotidien, par le
défoulement et la compensation, proposant un repli, un refuge,
parfois un abandon. Temps du rêve, du mythe et de l'enfance, modèle
d'humanité fondé sur les pouvoirs du faible, espace de liberté où
se déploie une forme originale de relation sociale, de lien social,
d'organisation sociale. »
Escapade en Camargue, dans l’un des
derniers endroits réellement sauvage de la côte située entre les
Saintes Marie de la Mer et Port Saint Louis du Rhône.
Espace depuis longtemps occupé, mais espace contesté, nous sommes
et serons sans doute quelques uns des derniers à en profiter en
l’état.
Voir le texte remarquable
sur l’histoire de ce site rédigé la mission ethnologie en collaboration
avec le service ethnologie de la Direction Régionale des Affaires
Culturelles du Languedoc-Roussillon parLaurence
Nicolas
http://www.languedoc-roussillon.culture.gouv.fr/fr/0index/01actu/dossier_ethnologie/cabanes/page3.php
L’accès n’est pas toujours
facile mais vous pouvez vous y rendre en auto, en vélo voire à
pied.
Il s’agit dans un premier temps de se
rendre aux « Salins de Giraud » que l’on peut
rejoindre soit d’Arles, soit de Fos sur mer en allant vers
Port St Louis du Rhône (D268 – D35) et en empruntant le
« Bac de Barcarin » qui traverse le grand Rhône et arrive
à l’entrée des Salins de Giraud.
De là traverser le village, passer devant
le musée du Sel et suivre la piste (12 km) souvent en mauvais état
qui conduit à Beauduc où étaient situés deux restaurants
aujourd’hui détruits. Cette piste fait le tour de
l’étang de Galabert pour revenir plein Ouest (vous ne pouvez
normalement pas vous tromper, seule la piste conduisant à Beauduc
est ouverte les autres étant fermées par des barrières ou des blocs
de pierres). Vol de Flamant Roses garantis.
Le mieux une fois arrivé à Beauduc (cabane
du Sablon N 43° 23.872 E 004° 35.901) est de suivre les traces des
véhicules (pécheurs, kitesurfer) qui se dirigent vers la plage qui
s’étire entre l’étang et la mer et forme une longue et
étroite bande de sable (facilement roulante). Attention, il faut
parfois traverser quelques langues d’eau de mer (quelques
centimètres d’eau)
C’est le domaine des pêcheurs, des
chasseurs de Tellines des « kate surfer » et des amoureux
des espaces vierges.
Vous apercevez au loin, le phare à votre
gauche, puis devant vous. Continuez au mieux, ne roulez pas dans
les dunes et garez vous le plus prés possible, la boite est à
quelques dizaines de mètres du phare.
Retour par le même itinéraire.
Attention ce lieu
appartient au domaine public maritime et la circulation aux
véhicules à moteurs est susceptible d’y être règlementée,
voire interdite à certains moments
Pour aller plus loin, consultez les deux
sites suivants :
http://pasperdus.canalblog.com/archives/beauduc____france/index.html
http://www.jeanmichelvideau.com/article.php3?id_article=138
Dossier Laurence Nicolas DRAC Languedoc Roussillon