Après une plongée
dans l'histoire de forêt de Montargis, et toujours désireux
d'étaler mes connaissances fraîchement acquises, je vous propose
maintenant une petite incursion dans la poésie du 18e siècle.
Quelle n'a pas été ma surprise de découvrir qu'un poète célèbre en
son temps avait vécu de nombreuses années dans cette magnifique
cité de Peaucourt : le fameux Hyacinthe Gueulderay.
Malheuseusement, le temps passe et dépose une fine couche de
poussière sur une oeuvre encore extrêmement moderne et qu'il serait
impératif de faire redécouvrir à nos chères têtes blondes. Mes
premières démarches entreprises auprès de l'Académie afin
d'inscrire ce poète au programme du CM1 à partir de la rentrée
prochaine sont pour l'instant restées lettres mortes.
J'en profite pour lancer un appel à toutes les personnes de la
région qui pourraient être dépositaires de poèmes fameux sans s'en
douter de ne surtout pas jeter ni griffonner les vieux papiers dans
leur grenier et de me contacter pour expertise immédiate. Je ne
vous citerais qu'un seul exemple : j'ai recueilli hier in extremis
quelques vers datant probablement de sa prime jeunesse car on sent
que son style n'était pas encore tout à fait affirmé. Ceux-ci
étaient écrits, comme de coutume à l'époque, à la plume de
dindon sur du papier Velin n°5 mais grossièrement raturés par un
anonyme adepte d'ésotérisme de la phrase suivante :
" Une fois ton but atteint, H et D en mains, suis son ombre de midi
pour trouver à couvert les Femmes aux ...(trou de cigare).
Délaisse-les pour atteindre le Samouraï et, sans dévier de ton cap,
prolonge ton étape de (3H-5D) pour, sous une fourche anonyme, du
Géant trouver la cache éponyme."
ainsi que par un certain Jean-François Q. "C'est dans la limaille
que le pognon se taille."
Mais de quel but parle donc cet insolent butor? Laissons-là ces
foutaises et concentrons nous sur ce nectar poétique.
J'ai maintenant terminé de déchiffrer ces quelques vers que je vous
livre in extenso :
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Dans cet antre feuillu, adition de verdures
Se cache depuis peu un mytique démon
Saurez-vous le trouver, intrépide chercheur
sans abbaisser les bras ni ternir votre éclat
Et votre dulciné, tenez-la écartée
Car de chaque coté, le sol peut s'afaisser.
Et laisser par ses pores le démon gambadder
De courage et de force, vous aurez bien besoin
Car le moindre taillis, un diable peut abbriter
Qui, d'un revers de patte, vous fera valddinguer
Le temps n'est plus aux mots, prends hostensiblement
ton glaive ou ton épée, et brandis vaillamment
Et conquiers le Grâl, car un preux chevalier
Jamais avec un monstre ne peut s'acocquiner
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Je sens que comme moi vous avez les larmes aux yeux devant tant de
beauté concentrée. Resaisissez-vous et, comme moi, sentez à travers
cette oeuvre la vérité vous pénétrer. A bientôt pour de nouvelles
aventures ...