Ce monument a été érigé en l’honneur des 14
résistants F.T.P.F. (Francs Tireurs et Partisans Français) décimés
lors du combat du 25 août 1944 en ce lieux même contre les troupes
allemandes qui après le débarquement dans le VAR remontaient en
direction de l’ ARDECHE, la vallée du RHONE en direction de
l’ Allemagne.
Les alliés débarquent le 15 août 1944 dans le
département du VAR, les maquisards avec un très grand courage et
beaucoup de témérité, essayent par tous les moyens de gêner les
allemands dans leur retraite et de détruire au maximum leurs
détachements.
Dès le lundi 21 août, vers 2h du matin, le passage
d’un important convoi de camions allemands est signalé sur la
route départementale Uzès-Alès, puis un deuxième convoi plus
important défile sans interruption une partie de la journée.
Le mercredi 23 août, vers midi, le village
d’ Euzet est en liesse car il reçoit un groupe de maquisards
qui sentant une victoire proche pavoisent d’un drapeau
tricolore le premier étage de la mairie. La joie est générale,
c’est la fin de l’occupation, de la guerre et des
privations.
Hélas, le rêve passe très vite, vers 15h, un détachement de
cyclistes allemands est signalé vers Montaren se dirigeant vers
Euzet. Les maquisards et quelques Euzétiens se portent aux limites
ouest de la commune, s’embusquent et livrent un court combat.
Il y a des pertes chez l’ennemi surpris, mais le docteur
Chabaud, le chef des camisards est blessé et deux F.T.P. sont tués.
Ce 23 août débute une série noire pour notre jeune troupe.
Le 24 août, un groupe d’une cinquantaine de
maquisards prend position sur la colline de Peylaren afin de
prendre le contrôle de ce carrefour stratégique. Ces hommes sont
gonflés à bloc, mais leur armement n’est pas à la mesure de
leur audace.
Le lendemain, le 25 août en début de matinée, les
guetteurs signalent un détachement de cyclistes ennemis qui
dévalent de St Jean de Ceyrargues (au sud, face au monument
actuel). Les maquisards ouvrent le feu très certainement trop tôt,
l’effet de surprise a échoué. Les allemands ont le temps de
s’esquiver et de se déployer en tirailleur en contournant le
mamelon Peylaren où s’étaient postés les maquisards. Cette
manœuvre permet aux allemands d’ouvrir un feu meurtrier
dans le dos des partisans bientôt obligés de quitter leur position
en direction des vignes et la plaine à découvert…
Moins d’une heure après le premier coup de feu, le combat en
infériorité numérique est terminé, cette triste journée du
25 août 1944 est marquée d’une pierre noire.
Ce sont 14 combattants courageux qui auront perdu la vie tués au
combat ou capturés puis fusillés contre le mur du mas Durand.
Au village, l’émotion est à son comble, tous les corps sont
rassemblés dans l’église.
Le détachement cycliste n’était qu’une avant garde
d’une importante colonne refluant du sud et essayant de
rejoindre l’Ardèche puis la vallée du Rhône en passant par
Saint Just, Brouzet et Barjac.
C’est alors que 5 avions alliés venant du nord débutent un
ronde incessante et prennent en enfilade le convoi de l’exode
allemand et mitraillent copieusement la colonne ennemie. Beaucoup
de véhicules sont immobilisés, d’autre réservoirs perforés
s’enflamment et brûlent comme des torches avec leurs
occupants.
Les survivants décimés par cette violente attaque aérienne
parviennent à se réfugier dans le parc de l’ancien
établissement thermal à 700 m vers le sud, un peu à l’abri
des arbres du parc qui les rend invisibles aux avions.
A la faveur de la nuit, ce qui reste de la colonne reprendra sa
marche vers son tragique destin, elle subira de nouvelles
escarmouches par un autre groupe de maquisards dans la montée en
sortie du village de Saint Just 5 km plus au nord.
Extrait du livre de M André Bernardy : « Euzet mon pays
»