Villa
Gallo-Romaine d'ANDILLY
Situé à proximité du mont Mercure, le site
Gallo-Romain d'Andilly-en-Bassigny se niche dans un repli du
paysage du Bassigny où dominent prairies verdoyantes et collines
boisées.

La première mention de découvertes
archéologiques sur le site remonte à 1832 : un sarcophage de
l'époque Mérovingienne est mis au jour parmi des restes
considérables de constructions. Le site sera découvert par hasard
et partiellement détruit par la construction d’une ligne de
chemin de fer reliant Chalindrey à
Mirecourt en
1878. En 1895, des recherches entreprises par l'abbé Virgile
Multier (1859-1932), curé d'Andilly, dégagent des vestiges
identifiés alors comme étant ceux d'un temple ou d'un édifice
important. A compter de 1961, la Société de Sciences Naturelles et
d'Archéologie de la Haute-Marne engage un vaste programme de
fouilles sur le site. Pendant près de trente ans, chaque été, sous
la direction successive de Pierre Ballet et de Thérèse Zeyer, des
fouilleurs bénévoles mettent progressivement au jour les vestiges
d'un impressionnant ensemble Gallo-Romain ainsi qu'une partie de
nécropole Mérovingienne d'une centaine de sépultures établie dans
les ruines de la villa et datée du 6ème et début du
7ème siècle après J.-C. Devenue propriété du Conseil
Général de la Haute-Marne en 1965, la villa Gallo-Romaine
d'Andilly-en-Bassigny a été classée Monument Historique le 7
février 1986.

La villa a été construite au
cours du 1er siècle après J.-C avec des matériaux
propres au mode de construction romain (pierres taillées, mortier,
tuiles, tuyaux). Elle sera remaniée et agrandie au cours du
2ème siècle après J.-C et occupée jusqu'au
4ème siècle après J.-C. Elle se compose d'un corps de
logis comprenant de nombreuses pièces d’habitation, de
thermes privés (avec vestiaire,
salle tiède,
piscine chaude, étuve, une piscine froide et des pièces chauffées
par hypocauste, système antique de chauffage par le sol), de
jardins d’agrément (pars urbana) et d’une partie
agricole dévolue au stockage des outils et des récoltes, ainsi
qu’aux animaux de basse-cour et d’élevage (pars
rustica).

Par ailleurs, le site d'Andilly est remarquable
non seulement par l'ampleur des structures actuellement dégagées,
mais aussi parce que ses vestiges sont les seuls témoins visitables
d'une telle occupation rurale de l'Est de la France. Par
comparaison avec un plan type de ces grandes Villae, on peut ainsi
estimer que les vestiges mis au jour représentent environ un tiers
de la pars urbana (demeure principale), tandis que
la pars rustica (bâtiments agricoles, pastoraux,
artisanaux), généralement deux à quatre fois plus longue, reste à
circonscrire. Ces dernières années, des recherches utilisant des
techniques nouvelles de détection ont d’ailleurs confirmé la
taille exceptionnelle du site, recouvrant dans sa totalité au moins
7 hectares de terrain.
Pour les
curieux…
A 1 km de la villa
Gallo-Romaine, il est possible d’aller se promener sur la
voie romaine qui relie Langres, capitale des Lingons, au Rhin
(Strasbourg) en passant par Bourbonne-les-Bains. A pied ou à vélo,
vous êtes au milieu de la nature, loin de tout véhicule, sur une
ligne droite à perte de vue.