La voie des Helviens est une voie romaine qui traversait l'Helvie en passant par sa capitale Alba. Elle formait une partie de la voie qui reliait Valence à Nimes.
Sa partie nord débute sur la rive droite du Rhône au niveau de Baix et rejoint Alba par la montée des Combes. Depuis Alba, elle remonte la vallée de l'Escoutay jusqu'à St Jean le Centenier, traverse la Claduègne et longe les contreforts du Coiron jusqu'à la crête de Costeraste (Mirabel). D'ici un itinéraire permettait de rejoindre Aubenas par la voie des Echelettes, alors que la voie des Helviens bifurquait vers le Sud Ouest par St Germain, Sauveplantade, St Maurice d'Ardèche, Pradons, Ruoms, Salavas et Vagnas.
Cette voie a été bornée sous le règne d'Antonin le Pieux au début de l'année 145. Sur toute sa longueur, de nombreux secteurs et vestiges sont encore identifiables.
Dans le monde romain, les voies sont marquées par des bornes milliaires : une borne tous les milles pas romains (soit environ 1460m). Ces bornes se présentent généralement en forme de colonne et portent des inscriptions mentionnant l'empereur romain régnant lors de leur pose, et la distance par rapport au départ de la voie. Il est aujourd’hui admis que ces bornes étaient une manifestation de l'allégeance des élites locales envers l'empereur. D'ailleurs, les bornes qui marquent la voie des Helviens ont été financées par ceux-ci et non par le pouvoir central de Rome.
La borne milliaire XX située à l'entrée Nord de Pradons a subi tellement de modifications qu'il devient difficile de reconnaître ici une borne romaine. Les historiens pensent qu'elle se trouve néanmoins à son emplacement d'origine, la voie romaine passant à sa gauche.
Comme beaucoup de bornes romaines elle a été christianisée et supporte désormais une croix (appelée croix de Peyrous). Sa base est entourée d'une marche en pierre et une plaque a été posée pour marquer la crue de l'Ardèche de 1890 (vous pourrez comparez avec la hauteur habituelle de la rivière en traversant la route). Les inscriptions sont de moins en moins lisibles, le temps faisant son oeuvre, bien aidé par quelques grattages à la pointe sèche qui ne font que détériorer un peu plus le monument.
Voici l'inscription complète, sa version complétée en latin et sa traduction :
imp tito
aelio ha
dr anto
nino[aug]
pio p p trib
pot VII
cos IIII
m p XX
Imperatori Tito
Aelio Ha
driano Anto
nino Augusto
Pio patri patriae tribunicia
potestate VII
consuli IIII
milia passuum XIII
A l'empereur Titus Aelius Hadrianus Antoninus, auguste, pieux, père de la patrie, revêtu de la puissance tribunitienne pour la septième fois, quatre fois consul, vingt mille pas
Tentez d'être discrets...
La boîte dans la panneau c'est la ciste!