Sur les traces de Cie Stéphane
Je vous propose de suivre le parcours de la compagnie Stéphane, groupe de résistance avec une série de caches qui va vous emmener sur ses théâtres d’opérations, de sa création et tout au long de sa poursuite de l’ennemi au fin fond de la Maurienne.
https://www.geocaching.com/bookmarks/view.aspx?code=BM5MM2P
#13 Embuscades dans le Grésivaudan 
En juillet 1944, la résistance va harceler l’ennemi en multipliant des embuscades, en particulier le long de la route nationale 523 de Gières à Pontcharra. Tous les groupes de maquisards que compte le secteur VI sont en action. Parmi eux on peut citer : La Cie Bernard, le groupe francs Petit-Louis, et évidemment la Cie Stéphane qui est pratiquement de tous les combats.
Le 18 juillet "Stéphane" décide de répartir les groupes tout le long de la route nationale 523 et de tendres les embuscades en chapelet tous les deux ou trois kilomètres. La technique d’embuscade est redoutable. Jacques Maréchaux dit "cousin" en position avec sa patrouille entre Domène et Le Versoud témoigne : « En position depuis le matin, à 19 h 30, deux voitures légères suivies de sept camions chargés de troupes se présentent devant ma patrouille. Nous sommes parfaitement camouflés; je déclenche le feu en abattant le conducteur du premier camion. Mes équipiers se déchaînent sur les soldats qui sautent en hurlant des véhicules avant même leur arrêt total. A ma stupeur, je vois les Allemands se mettre en position de combat dans le fossé de notre côté de la route, en nous tournant le dos. Je fais immédiatement cesser le feu et j’observe.
L’ennemi s’installe solidement et déchaine leur puissance de feu en direction de l’Isère dos à nous ! Aussitôt, j’ouvre le feu pour la seconde fois visant le tireur du canon. Mes équipiers se chargent eux des servants des mortiers et du canon. Nous faisons un grand nombre de victimes, car nous tirons avec précision sur un ennemi particulièrement exposé.
Comprenant leur méprise, les Allemands font rapidement volte-face et se terrent dans le fossé de l’autre coté de la route. Je fais à nouveau cesser le feu. Les Allemands reprennent de plus belle. Mais ils ne savent pas où nous sommes et balancent une invraisemblable quantité de projectiles très loin de l’endroit où nous nous trouvons. C’est une riposte bruyante, car l’adversaire est nombreux (environ une centaine), et nous, nous sommes huit. Pendant ce temps, quelques audacieux vont évacuer les blessés et ramasser les morts : nous les laissons faire.
Nous attendons la fin du déluge, bien camouflés. Cela dure très longtemps ! Enfin les Allemands cessent le feu, petit à petit ils sortent de leurs positions puis, pensant probablement que nous avons décroché depuis longtemps, ils remontent dans leurs camions. A peine le convoi a-t-il redémarré que pour la troisième fois nous ouvrons le feu. Mais cette fois, nous avons été à peu près localisés, même si l’ennemi ne nous a pas vus. Nous décrochons à toute vitesse. »
Cette technique d’embuscade sera utilisée par tous les groupes de la Cie Stéphane et fera plus d'une centaine de morts et autant de blessés coté Allemand (un groupe de douze hommes mettra en échec un convoi de 27 camions). La Cie compagnie Stéphane aura très peu de blessés, mais devra déplorer la mort de Pierre Séverac dit " pat" dans une embuscade mouvementée à la hauteur du château de Vorz.
* La photo à titre d’exemple est celle d’un maquis d’une autre région de France.
A suivre : #14 Marcel Loiseau
Ouvrages de référence :
- Ma résistance dans la compagnie Stéphane de Jacques Maréchaux dit cousin
- « Stéphane » le capitaine à l’étoile verte de Paul Dreyfus.