Château de Saint Pé


Erigé probablement avant le XIVe siècle, le château de St Pé est un ancien fief vassal de la vicomté souveraine de Béarn. Il est mentionné dans le censier général dressé par Gaston III de Foix-Béarn (dit Gaston Fébus) en 1385. Sa vocation première est défensive, consolidant le système de remparts de la commune de Salies de Béarn, commune elle-même située à l’Ouest de la vicomté de Béarn, exposée aux incursions des armées de Charles Quint venant d’Espagne. Salies de Béarn est dès cette époque réputée pour son or blanc, le sel exploité dans l’enceinte même de la ville.
St Pé est aussi la demeure seigneuriale de plusieurs familles dont les membres siègent à la Cour des comptes ou au Parlement de Navarre. Il a appartenu au XVIIe siècle à la famille Gassion, dont un de ses représentants est maréchal de France sous Louis XIV, et au siècle suivant, à la prestigieuse maison des Talleyrand-Périgord. Au XVIe siècle, il accueille la reine de Navarre, Jeanne d’Albret, et son fils, le prince Henri, futur roi de France et de Navarre. Au XVIIe siècle, St Pé est érigé en juridiction compétente en matière d’affaires de sorcellerie dans le Sud-Ouest.
Le château a conservé aujourd’hui sa physionomie d’antan, et tout particulièrement son caractère rural. Il a été agrémenté d’une tour sur sa façade Nord, à la fin du XVIe – début du XVIIe, et a été agrandi en sa partie Ouest au XIXe. St Pé était dans un état de dégradation avancée, n’etait plus habitable et nécessitait des travaux d’urgence pour le sauver de la ruine.
Les travaux de restauration du château de St Pé,entrepris par des propriéteires privés avec l'aide d'une subvention partielle de la DRAC de Bordeaux, et par la fondation patrimoine de Stéphane Bern, ont pour vocation première de sauver un des très rares châteaux ruraux du Béarn du XIVe-XIXe, en lui redonnant sa configuration d’origine et de redevenir une maison familiale comme jadis durant les huit siècles antérieurs.
