Au début du 13ème siècle, sur la colline
appelée actuellement "Foirevieille" et nommée en ce temps-là "le
Rocher", s'élevait une forteresse au pied de laquelle s'étendait un
groupe d'habitations - l'ensemble portait le nom de " Bâtie de
l'Orme" -" Bastida Ormoe", dans la langue vernaculaire de
l'époque.
Comme en témoignent différents actes notariés,
la dénomination de " Bâtie de l'Orme" se transforma au cours des
ans en " Bâtie des Monts Vernayson" puis " Bâtie de Vercors", "
Belle Bâtie" ou simplement "Bâtie".
Le château-forteresse surmontait la crête de
l'éminence rocheuse tandis que le village constitué d'une centaine
d'habitations et d'une église, entouré de remparts, occupait les
parties Sud et Sud-Est de la pente.
La
forteresse de la " Bâtie de Vercors" avait pour vocation de
protéger le centre du " Pagus Vertacomicorius" et de contrôler le
passage entre Rousset et la partie Sud-Ouest du Massif. Elle était
aussi la résidence du seigneur, vassal de l'évêque de Die. Ce
dernier, seigneur-souverain de Vercors étant lui-même soumis à la
suzeraineté du Dauphin. Une administration fort complexe qui se
compliquera encore quand le Pape Grégoire X décidera, en 1275, de
l'union des évêchés de Die et de Valence. Au début du 14ème siècle,
les contraintes du régime féodal se relâchant et la centralisation
du pouvoir entre les mains du Roi rendant plus sûre la vie dans les
campagnes, les fortifications devinrent moins nécessaires à la
sécurité des personnes et des biens. En conséquence, les habitants
du vieux et haut village de la " Belle Bâtie" préférèrent des
maisons plus faciles d'accès.
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