La Martinette est un petit canal qui draîne les eaux sortant des marais de Peyrins. Son existence est mentionnée dès le XIe siècle. Elle s'appelait d'abord la Chorache puis, au milieu du XVe siècle, prit le nom de Martinette lorsqu'un martinet à fabriquer du papier fut installé à l'emplacement de la tannerie Roux. Un martinet est très gros marteau actionné par une roue à aubes.
Elle eut un rôle déterminant dans la vie de Romans depuis le Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle. Dans la partie supérieure de son cours, la Martinette servait, et sert encore, à l'arrosage des jardins. Des lavoirs où s'activaient les lavandières bordaient ses eaux claires.
Dans sa partie inférieure, le canal resta jusqu'au XIXe siècle l'unique source d'énergie pour les nombreux moulins installés sur ses rives. Moulins à farine, à huile, à tan (pour écraser les écorces nécessaires à la tannerie), foulons pour le drap, s'échelonnaient depuis l'actuelle tannerie Roux jusqu'à son confluent avec l'Isère.
Des tanneries, en bordure de la place de la Presle, utilisaient l'eau abondante du canal. Trois maisons de tanneurs sont encore visibles.
Aujourd'hui, la Martinette n'est plus le coeur industriel de Romans, les lavandières ne frottent plus leur linge au bord de l'eau mais elle arrose toujours les jardins et, surtout, elle est devenue un lieu de promenade agréable. Bordée d'un sentier sur une partie de son cours, elle traverse tranquillement la ville. On oublie le bruit des voitures, tout en admirant la flore et la faune des milieux aquatiques. Iris jaune, épilobes roses, libellules, grenouilles et même sangsues font découvrir la campagne dans la ville.