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LA CHAPELLE NOTRE DAME D' ONIVAL
L 'historique de la chapelle se confond avec la naissance de la station balnéaire d' Onival - les - Bains, une naissance qui remonte à un peu plus d' un siècle, 110 ans exactement, puisqu' elle date de 1186. Avant cette date, Onival n’était encore qu’une colline à peu près déserte, le seul quartier alors habité étant celui des "Quatre - rues" ou s’étaient réfugiés les pêcheurs du Perroir après la disparition de leur port. Le véritable "découvreur" de la plage d' Onival est un peintre nommé Firmin Girard, qui a d' ailleurs donné son nom à l' une des rues de la station .Cet artiste parisien, passant par hasard sur la côte après la guerre 1870, éprouve, selon ses propres termes, " le coup de foudre " pour le site d' Onival : un immense amphithéâtre dominant de ses 70 m une magnifique plage de sable fin s' étendant sur plusieurs kilomètres jusqu' à Cayeux. Il y amène des amis, des artistes comme lui, et y fait bâtir sur la falaise la première villa, la villa St Luc, du nom du patron des peintres. Témoins de cet engouement, un homme d' affaire avisé et entreprenant, M Louis GROS décide alors de "lancer" la station balnéaire d' Onival, qu' on pense un instant appeler " le nouvel Ault ". Il rachète tous les terrains de la colline, les subdivise en lots et entreprend de créer de toutes pièces une voirie nouvelle tandis qu’au sommet de la colline on construit un phare. Les lots ainsi crées sont vendus facilement, grâce à une publicité conduite jusqu' à Paris même, et le développement de la station se révèle fulgurant : en vingt ans, on voit sortir de terre 300 magnifiques villas dont la plupart ont été conçues selon les plans de grands architectes parisiens. C'est que la clientèle de la nouvelle station d' Onival - les - Bains est alors une clientèle cossue : grandes dames de l' aristocratie et grands bourgeois du monde des affaires, industriels et négociants... Pour répondre aux désirs de cette clientèle exigeante, dite de la belle époque, toute une infrastructure balnéaire est alors mise en place. C’est d' abord un grand Casino, "le Kursaal" implanté sur pilotis au bord même de la plage et considéré comme le " principal ornement de cette partie de la "Côte d' Opale". C’est ensuite, à moins de 30 m de la plage, un hôtel de luxe de cent chambres, " le Grand Hôtel Continantal " affirmé " hôtel le plus beau et le plus confortable de la côte " En quelques années, une ville toute neuve sort ainsi de terre que des chroniqueurs de passage, comme Ardouin - Dumazet, n’hésite pas à qualifier de ville " d' opéra - comique " tant elle contraste avec la pauvreté du vieux quartier des " Quatre - rues ". Ace stade, pourtant, il manque quelque chose à la station. L’église St Pierre d' Ault ayant été jugée trop éloignée, l’idée naît, chez le public élégant de cette fin de siècle, de faire construire une chapelle. Une souscription privée est lancée, dès 1897, par un comité de grandes dames dont plusieurs possèdent la particule. Tout de suite, M Louis Gros promoteur de la station, a un beau geste : il offre gracieusement un terrain, admirablement situé au cour même de la colline. Si bien que bientôt, grâce à la générosité de nombreux donateurs, on peut voir la nouvelle chapelle s’édifier face à la mer d’un majestueux escalier. On crée alors, pour l' animer, un groupe vocal et instrumental dirigé par un célèbre organiste d' une église parisienne : M Belleville. Et dès lors, les grandes messes dominicales rassemblent en la chapelle Notre - Dame une nombreuse assistance de fidèles qui ne manque jamais, à la sortie de se faire photographier, sur les marches du grands escalier. Une coutume de l’époque qui nous a permis, grâce à quelques cartes postales anciennes, de conserver le souvenir des beaux chapeaux à fleurs des dames de la belles époque et des canotiers des messieurs. Le cap de 1900 franchi, le succès d’Onival - les Bains va croissant. C’est l’âge d’or de la station. Elle connait un engouement extraordinaire. Malheureusement, la grande guerre de 1914-1918 lui porte un coup fatal. Du jour au lendemain, le rideau tombe sur les fastes de la Belle époque. Aujourd' hui, après les destructions de deux guerres et les ravages de trop nombreuses tempêtes, que reste-t-il de cet Onival d’autrefois ? Disparu le Kursaal-casino, disparu l’hôtel continental, disparu l’ancien phare, disparues les plus belles villas, disparues les "Quatre Chalets" ...Seule a survécu, dernier témoignage d’une époque brillante qui vit la fortune de ce petit coin de la côte picarde jadis désert. Si l’on n’y prend garde, cet ultime témoin du passé risque un jour de disparaître à son tour. Avec lui, ce sera alors un peu de l’âme d’Onival qui s’en ira. Et plus rien ne rappellera une époque qui avait aussi son charme et qui n’est pourtant pas si lointaine, puisqu' elle remonte seulement à un peu plus d’un siècle.
Jean MONBORGNE ( auteur de ' Histoire du bourg d' Ault " )
Ault Onival est une région que j' apprécie beaucoups, j'espère que mes caches vous plairont !
Le site de Ault : http://www.ault.fr/
