Occupant une place privilégiée dans le paysage viennois et dominant l'ancien chemin gaulois (rue de Pipet) qui donnait accès au site viennois par l'est, la colline de Pipet fut aménagée à l'époque romaine; au sommet, une plate-forme, longue de plus de 120 m, constituait une aire sacrée avec temples, statues de divinités, formant alors un espace culturel relié architecturalement au théâtre dont les gradins sont adossés sur les affleurements du rocher en contrebas. En redescandant, on pourra encore apprécier l'importance des maçonneries qui soutenaient cette esplanade, terminée à l'est par un hémicycle.

Une forteresse médiévale:
Ancienne possesssion des rois de Bourgogne, remise à l'Eglise de Vienne en 1023, la forteresse de Pipet se distingua du Moyen Age au XVIè siècles, la valeur stratégique de la forteresse en fit un enjeu dans les conflits qui opposèrent tantôt les chanoines et leurs archevêques, tantôt l'Eglise de Vienne et les dauphins. Sa position dominante en fit aussi une place disputée au cours des guerres de Religion, ou bien encore au cours de la guerre contre les Ligueurs et le roi Henri IV, à la fin de 1589. Signée le 9 décembre 1589, une convention stipulait le démantèlement du château et les murailles de Pipet, ce qui fut immédiatement entrepris. Mais ce n'est qu'après un arrêt de janvier 1633, concernant les places et châteaux du Dauphiné, que les fortifications de Pipet finirent d'être abattues, malgré les protestations des chanoines viennois.
Au XIXè siècl, les Viennois désirèrent consacrer ce heut-lieu à la Vierge Marie: une tour en brique surmontée d'une statue en pierre de Volvic fut d'abord élevée (1857-1858); puis une chapelle de pèlerinage fut construite en l'honneur de Notre-Dame de la Salette en 1873.
Le Belvédère de Pipet est également un point de vue grandiose de l'agglomération viennoise, avec en second plan, le Rhône en pleine majesté devançant les côteaux habillés de vignobles de renom.