Localisation du site :
Le point de vue est situé à côté du chalet du sommet du centre de ski Le Massif, au nord du premier stationnement. Il est accessible via un chemin qui mène au centre de ski à partir de la route 138, à environ 73 km du centre-ville de Québec.
Le paysage de l’astroblème peut être observé en regardant vers le nord-est (Figure 1).
Description sommaire du site :
Ce paysage montre une partie de l’astroblème de Charlevoix: le cratère complexe laissé par un impact météoritique majeur. Charlevoix est l’un des rares endroits dans le monde où un astroblème a été aussi bien préservé. Ailleurs, le temps et l’érosion ont fait davantage leur œuvre et il ne reste bien souvent que des vestiges beaucoup moins évidents. Les composantes visibles permettent aussi de mieux comprendre le mécanisme d’impact.
Figure 1. Vue du mont des Éboulements à partir du centre de ski Le Massif à Petite-Rivière-Saint-François. Le paysage de l’arrière-plan fait partie du Bouclier canadien alors que les roches de l’Isle-aux-Coudres appartiennent aux Appalaches. Le point le plus élevé est le sommet du mont des Éboulements et constitue le pic central de remontée caractéristique des impacts météoritiques. (Photo : Parcours géologique de Charlevoix)
Géologie locale:
De ce point de vue du Massif, on aperçoit les principaux ensembles géologiques de Charlevoix : le bouclier canadien (Province géologique de Grenville), les formations sédimentaires de la Plateforme du Saint-Laurent, les Appalaches, et une partie de l’astroblème (Figure 2). Le pic central, situé dans le Bouclier canadien, est constitué surtout de roches qui ressemblent à des granites qui ont subi des températures et des pressions très élevées. Ces roches ont d’abord été enfouies à de grandes profondeurs dans la croûte terrestre avant de remonter à la surface à la faveur des mouvements tectoniques, il y a plus de 900 millions d’années. Ces roches du bouclier ont constitué la marge continentale au bord de laquelle les sédiments de la Plate-forme du Saint-Laurent se sont déposés. Aujourd’hui, on retrouve les formations de la Plate-forme dans une mince bande située principalement le long de la rive nord du fleuve. On en retrouve aussi des lambeaux à l’intérieur de l’astroblème près de Saint-Urbain. Cela montre que les sédiments de la Plate-forme recouvraient jadis une plus grande partie du bouclier qu’aujourd’hui. Les roches de l’Isle-aux-Coudres, quant à elles, appartiennent aux Appalaches. Les Appalaches ont déjà été une grande chaîne de montagnes semblable aux Alpes. Cette chaîne a commencé à se former il y a environ 650 millions d’années et a continué à évoluer pendant plus de 200 millions d’années. Les roches des Appalaches d’une part, et celles du Bouclier et de la Plate-forme du Saint-Laurent de l’autre part, sont situées de chaque côtés d’une fracture importante dans la croûte terrestre qui longe grossièrement le Fleuve, qu’on appelle la faille de Logan.
Les impacts météoritiques :
Les impacts de météorites sont naturels et c’est en fait ce processus qui a donné naissance aux planètes de notre Système solaire. Les impacts par des objets de quelques dizaines de mètres sont relativement mineurs et créent des cratères simples de moins de 3 km de diamètre, comme par exemple le cratère Barringer en Arizona. Les impacts majeurs quant à eux, soit ceux dont la météorite avait au moins 1 kilomètre de diamètre, créent des cratères d’impacts complexes que l’on nomme « astroblèmes ».
Figure 2. Localisation du Point de vue du Massif par rapport au contour approximatif de l’astroblème de Charlevoix
Le cas de Charlevoix
Il y a environ 360 millions d’années, un astéroïde d’environ 2 km de diamètre est venu percuter la croûte terrestre à une vitesse d’environ 15 km/s. Cet événement a bouleversé de façon violente les formations rocheuses en place (Figure 3). En fait, l’énergie libérée durant l’impact correspond à environ 25 millions de fois l’énergie de la bombe nucléaire larguée sur Hiroshima. Cette énergie a liquéfié la roche locale près de l’impact. Il y a aussi eu des mouvements violents dans la croûte terrestre du secteur, ainsi que des effondrements tout autour et ce, sur un diamètre de 56 km. Le mont des Éboulements constitue le pic central de l’astroblème, analogue à la remontée d’eau qui se produit lorsqu’on lance une pierre dans un lac. Les pics centraux sont spécifiques aux astroblèmes.
L’astroblème de Charlevoix était autrefois beaucoup plus évident qu’il ne l’est maintenant. En effet, l’érosion a eu beaucoup de temps pour faire son œuvre avec le vent, l’eau et les glaciers qui ont tout de même laissé le relief qu’on voit aujourd’hui; une grande partie de la structure de l’astroblème peut donc être encore être reconnue.
En effet, à partir du point de vue du Massif, on peut clairement distinguer différentes parties de l’astroblème, soit le pic central et ses effondrements concentriques, jusqu’à la couronne externe. Ces structures ont été décrites par Jehan Rondot (1998), le géologue découvreur.
Figure 3. Schéma montrant la séquence d’événements qui ont affecté les formations rocheuses lors d’un impact météoritique.
Activité géologique aujourd’hui :
Suite à la dernière glaciation, la croûte terrestre continue encore à se réajuster et ce, en se soulevant de quelques millimètres par année. De plus, la région compte parmi les plus actives du Canada au niveau des tremblements de terre, que les sismologues ne sont d’ailleurs pas encore parvenus à expliquer complètement. On a longtemps pensé que la faille de Logan, qui sépare les Appalaches des autres formations rocheuses du Bouclier et de la Plate-forme, est en partie la cause de ces secousses. Par contre, elle est très vieille et il est peu probable qu’elle soit encore active. Il est souvent admis que l’impact météoritique a rendu la croûte terrestre de Charlevoix plus fragile qu’ailleurs, ce qui pourrait expliquer en partie cette concentration importante de secousses sismiques dans Charlevoix.
Questions pour déclarer le site Earthcache comme trouvé :
1. Comme vous pouvez le voir, le mont des Éboulements, tout comme l’endroit où vous vous trouvez, ont été érodés. Parmi les agents d’érosion ayant agi depuis les 360 millions d’années suivant l’impact, lequel a, selon vous, le plus transformé le relief de l’astroblème de Charlevoix? Pourquoi?
2. À votre avis, pourquoi la montagne semble-t-elle symétrique de part et d’autre du sommet ?
3. Dans ce que vous apercevez, à quoi pouvez-vous comparer la dimension de la météorite qui a frappé la région?
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Références :
Bourque, P.- A. 1989. Planète Terre. Université Laval. Lamothe, P., Santerre, R., Cocard, M. et Mazzotti, S. 2010.
A crustal deformation study of the Charlevoix seismic zone in Quebec. Geomatica, Vol. 64, No. 3, pp. 61 to 71.
French B. M. (1998) Traces of Catastrophe: A Handbook of Shock-Metamorphic Effects in Terrestrial Meteorite Impact Structures. LPI Contribution No. 954, Lunar and Planetary Institute, Houston. 120 pp.