Pharmacopée bretonne
Vous avez des petits problèmes ophtalmologiques, cette Géocache est pour vous !
Posologie : Une prise par géocacheur.
Mode d’administration : Selon votre acuité visuelle, instillez-vous une goutte d’eau miraculeuse ou plongez la tête dans la fontaine (en hiver brisez la glace) >>> Rituel non obligatoire.
Mode d’utilisation : Suivez votre GPS ou votre instinct de géocacheur
Excipients : Une boîte lock&lock, un crayon, un log-book.
Précaution d’emploi : Attention aux moldus (surtout le 8 septembre, jour du pardon).
Indication pour les conducteurs de véhicules : Un emplacement de parking se trouve à l’arrière de la chapelle.
Effets indésirables : Boue sur les chaussures, selon la météo.
La Chapelle Notre Dame de la Clarté
En 1540, un oratoire est offert par une noble de Tréguier dont l'eau de la fontaine avait guéri sa cécité.
De temps immémorial, les fidèles se rendaient dans ce lieu pour prier les débris d'une croix renversée sous l'herbe. Un endroit par ailleurs déjà chargé d'histoire puisque son placitre comprend une roche nommée « Roch Pot », qui servait de borne limitative aux terres concédées à l'abbaye de Coat Malouen en 1142 (où vous trouverez une autre géocache). La chapelle actuelle, en forme de croix latine, fut bâtie en 1785, elle renferme les statues de la Sainte Vierge et de Saint Bernard.
Les fontaines en contrebas, datant du XVIIIème siècle, ont été classées le 15 mai 1953.
Les Fontaines
La Bretagne est sans conteste la région d'élection des sources miraculeuses au point que certains historiens parlent de la "pharmacopée bretonne".
Les fontaines de dévotion sont un sujet passionnant, car si elles ont une dimension religieuse, elles ont aussi une dimension ethnologique extrêmement riche par leurs vertus et par leurs rites, remontant à plusieurs milliers d’années et transcendant les croyances et les religions qui se sont succédées.
Relevant toutes de légendes intemporelles païennes, précédant le christianisme, leur origine tient souvent de causes naturelles : découvertes sous le sabot d’un cheval, d’un bœuf, ou bien par le fleurissement d’un roncier en hiver.
L'église, ne pouvant éradiquer ces cultes anciens, a christianisé toutes les sources, en attribuant à chacune d'elles un ou plusieurs Saints guérisseurs. Ainsi elles sont surmontées par des constructions de granit élaborées et sculptées, ajoutant aux vertus guérisseuses de leurs eaux et de leurs Saints, une utilisation pratique avec des bassins, lavoirs et abreuvoirs.
Les ethnologues classent les fontaines en trois catégories : celles à action préventive, celles à action thérapeutique et les divinatoires. Ainsi on peut trouver des fontaines de fécondité, des fontaines marieuses, des fontaines qui donnent la pluie, le beau temps, qui protègent de la foudre, qui donnent des vents favorables, de bonnes récoltes, qui guérit les hommes et les animaux, les choses essentielles d’une société rurale.
Des rituels bien précis et souvent compliqués doivent être strictement respectés par les pèlerins, s’ils veulent bénéficier de l’action salvatrice du Saint et de la source : absorption de l’eau, ablution du corps ou du membre malade, vidange et nettoyage des bassins, action de tremper un linge ou un fer à cheval (selon s’il flotte ou s’il coule, le verdict pour le malade est fatal), tourner autour de la fontaine dans le sens des aiguilles d’une montre, au lever ou au coucher du soleil… des traditions ancestrales, transmises de génération en génération.
Les progrès de la médecine ont dévalorisé ces cultes, et si beaucoup de fontaines sont abandonnées, certains continuent à les fréquenter et souvent en cachette.
Ce sont des lieux émouvants chargés d’histoires, de la peine et de l’angoisse des hommes, que l’on se doit de visiter avec respect.
