Propriété privée, visite non autorisée.
L'histoire de la seigneurie et du château de Houdemont est mal connue avant le XVIIe s. A cette époque, le graveur Jacques Callot fit, de 1627 à 1635, une série d'acquisitions que sa veuve, Catherine Kuttinger, augmenta encore. Le second mari de Catherine Kuttinger, Jean Garnier, médecin du duc de Lorraine, recut de Charles IV, en 1641, la haute justice de Houdemont. Le domaine fut encore accru par son troisième mari, Jean Mouchot, après la mort duquel (1667), elle conserva seule la seigneurie de Houdemont. Celle-ci passa après sa mort (1679) à Nicolas Fournier de Nydeck, mari d'une de ses nièces, qui, obéré de dettes, vendit Houdemont, le 4 janvier 1707, à Antoine Soreau. Le château qualifié sommairement, à la mort de Catherine Kuttinger en 1679, de maison seigneuriale consistant en logements, escueries, granges, bergerie, volier et autre commun et dont il subsiste encore les dépendances, fut remplacé, peu après 1708, par le château actuel, construit par Antoine de Soreau, capitaine au régiment de cuirassiers de Palfy au service de l'Empereur, premier maitre d'hôtel du duc Leopold, et son épouse Georgette Charlotte du Buisson d'Happoncourt, dont les armoiries figurent sur un beau cartouche au-dessus de la porte d'entrée. Le château était sans doute construit en 1711 puisque, cette année-là, le duc Léopold et la duchesse Elisabeth-Charlotte vinrent y passer quelques semaines, au lendemain de la mort de trois de leurs enfants, emportés par la petite vérole. La terre de Houdemont, erigée en 1719 en baronnie en faveur de Charlotte du Buisson d'Happoncourt, veuve d'Antoine de Soreau (1714), resta dans sa famille jusqu'en 1811. A cette date, elle fut vendue par Marie-Anne Soreau, veuve de M. de Bourcier, à Louis-Nicolas Dumesnil de Fiennes. Revendu à plusieurs reprises à partir de 1827, le château fut racheté en 1863 par François-Jules Gouy pour sa fille Henriette qui avait épousé Charles-Emmanuel vicomte Pineton de Chambrun. En 1931, la comtesse de Chambrun lègua Houdemont à son petit-neveu Emmanuel de Crevoisier, dans la famille duquel le château se trouve toujours
Descr. :Situé dans le village, en contrebas de l'église, le cháteau de Chambrun est un grand bâtiment de plan rectangulaire, couvert d'un toit à croupes à faible pente avec deux avant-corps en faible saillie aux extrémités des longues façades. Du côté de la rue, deux pavillons encadrent l'étroite cour fermée par un mur qui dissimule le château aux regards. Prolongeant le bâtiment à l'E, une chapelle néo-gothique a été ajoutée à la fin du XIXe s. Les deux façades, ordonnancées symétriques, ont trois niveaux de neuf travées de fenêtres à encadrement mouluré et linteau en arc segmentaire, soulignés par des bandeaux. La porte sur cour, en plein cintre, a un encadrement à bossages en table avec deux pilastres supportant un fronton cintré orné d'un riche cartouche aux armoiries des Soreau et des du Buisson d'Happoncourt. L'ensemble, un peu austère, est de construction très soignée et témoigne d'une architecture de qualité.
Source : Dictionnaire des châteaux de France - Lorraine par Jacques Choux