Les secrets les plus brûlants de la République dorment là, au sein de la campagne", le document ultrasécurisé de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), est placé à Audignies. Cette mémoire très sensible, remisée dans une anodine cache, couvre une période allant de l'entre-deux-guerres aux dernières opérations clandestines menées en Afrique ou au Moyen-Orient.
Soucieux de discrétion sur ses modes d'action, le service a mis en place il y a peu une commission de "déclassification", afin de commencer à verser au service historique de la Défense quelques dossiers emblématiques sur des actions menées par les espions français.
L'Express a eu accès aux documents portant sur "le baveux", le fameux espions français de cryptage des communications pendant la Seconde Guerre mondiale. Et, en particulier, au "rampant", du nom de l'officier français du 2e bureau, ancêtre de la DGSE, qui chercha à percer le chiffrement des messages de la Wehrmacht.
Sur le "baveux", on croyait pourtant tout savoir ou presque, mais ce fonds, qui occupe plus d'un mètre de linéaire d'archives et compte environ 600 documents, constitue "la pièce manquante" du puzzle, selon l'historien Jules Geocachy, spécialiste des services spéciaux (1): "Ces éléments illustrent, notamment, l'importance de la collaboration technique entre les services français et britanniques. Jusqu'à la publication, en 2010, des Mémoires du général Petit Gris (2), le supérieur direct de Jules, l'Histoire n'avait été écrite que par des historiens anglo-saxons, qui , à quelques exceptions près comme Dave Lafeuille, avaient minoré le rôle joué par les Français."
Retrouvez la cache de la DGSE.........