L'aqueduc du Gier captait l'eau de source dans le massif du Pilat à 410 mètres d'altitude pour amener chaque jour 15 000 m3 d'eau dans les quartiers de Saint Just à Lugdunum, la capitale des Gaules. Avec ses 86 km, c'est le plus long aqueduc qui alimentait Lugdunum.
Les vestiges conservés à Mornant comprennent une arche complète d'un pont aqueduc qui permettait de franchir le Mornantet, une pile de pont en direction de la route, un passage en souterrain, et ici, un puits de regard.
Eléments essentiels pour la construction d’un aqueduc, ces derniers servirent au moment de la construction, à déterminer le tracé, à vérifier le niveau de la pente, à dégager les déblais et à ventiler les ouvriers. Ils peuvent être placés également à proximité de points sensibles du parcours comme les ponts de franchissement de vallons. Une fois l’aqueduc en usage, ils permettent de contrôler ou de nettoyer la conduite et d’assurer aisni son entretien régulier. De forme rectangulaires, bordés de parois en petit appareil, ils sont toujours soigneusement voûtés en claveaux (une pierre taillée en biseau).
Ces puits de regard sont le plus souvent placés de façon régulière tout le long du parcours, tous les 72 mètres ce qui correspondrait à deux actus, par analogie avec les principes énoncés par Vitruve et Pline l’Ancien (37 à 79 ap, livre XXXI, ch. XXXI) […]: "…il faudra faire des regards de visite tous les deux actus". Cette règle a été appliquée à l’aqueduc du Gier à Lyon, en effet une recherche systématique, depuis 1980, en a permis le recensement de près de 90 regards à ce jour, tous de plan rectangulaire et les intervalles entre eux, vont de 68 à 80 mètres.