Dunkerque est une ville où le réseau des canaux est particulièrement développé. à la fois pour les besoins de la navigation fluviale et son interconnexion portuaire, et pour la nécessaire évacuation des eaux du polder (réseau des wateringues aboutissant à la mer via les canaux). Le patrimoine de ces canaux est conséquent : écluses, maisons éclusières, ponts, portes d'eau, stations de pompage et de relevage...
LES QUATRE-ECLUSES
Au XVIIIe siècle, les différents canaux de Dunkerque sont reliés par un « canal de jonction » qui sépare aussi Ia Basse Wle du centre ville. Son tracé est redéñni en 1805 et « quatre écluses » créent un sas octagonal de communication entre les canaux de Bourbourg, de Mardyck, de Bergues, de la Cunette, des Moëres et de Furnes.
Au XX° siècle, de profondes modifications sont apportées au site et l‘on crée l'îlot des quatre écluses à partir des terrains d’un ancien bastion des fortifications décIassées en 1921 et 1930. Le Service maritime y construit des bureaux et ateliers pour les besoins de Ia subdivision des canaux maritimes et ouvrages à la mer, dont deux maisons éclusières de briques rouges, construites vers 1936 1938 dans un style néo flamand très en vogue dans l’entre deux guerres. L‘un des piliers du porche d‘entrée conserve d'ailleurs encore un blason de pierre marqué « P/C » en référence à l'administration des Ponts et Chaussées dont dépendait le Service maritime.
Le café concert « Les 4Ecluses » occupe une ancienne poudrière, un bâtiment militaire. construit
sous Ia responsabilité du Ministère de la Guerre. qui daterait du règne de Charles X (soit après 1828). La poudrière a été bétonnée par la suite, puis a servi de magasin pour le service maritime des Ponts et Chaussées.
Fin 1931, les grands travaux de comblement de L'ancien canal de la Cunette et de dérasement des remparts ont débuté. Le creusement du canal exutoire s'effectue sur l'emplacement de l'ancienne enceinte fortifiée et l‘îlot dit des « quatre écluses » est ainsi créé. Le canal exutoire est mis en service en 1938 afm de rejeter les eaux des wateringues provenant de l’arrière pays vers la mer.