🛶 Servon sur Vilaine, la croix Texier 🛶 Letterbox Hybrid

Voyageurs et pèlerins, vous qui passez dans nos contrées, apportez du grain à moudre à nos histoires.

Vous voici entre un ancien moulin à eau, et une croix de commémoration. La croix Texier, vous contera l'histoire de l'abbé Gavard, prêtre de Parcé qui vécu sous la révolution française. Le moulin hydraulique témoigne encore de l'industrie traditionnelle du monde rural du Moyen Age jusqu'au 19ème siècle.

Le moulin du Gué.

Les cadastres de 1809 et de 1849 mentionnent l'existence d'un moulin à cet endroit. Le moulin actuel remonte vraisemblablement à la première moitié du 19e siècle. La tradition orale rapporte que la partie haute de ce moulin a été détruite lors d'un incendie, causé par le meunier avant de se noyer, dans les années 1940.

Au pied du moulin, se trouve un stade d'eau vive pour le canoë kayak. Il y fut organisé en 1967 le 1er slalom en eaux vives.

L'histoire de l'abbé Gavard.

Né à Saint-Ouen-la-Rouerie en novembre 1754, François-Jean-Pierre Gavard fut tonsuré en 1774 et promu au sacerdoce en 1779. Il arrive en Bretagne en 1782 et devient vicaire à Parcé (Fougères agglomération).

Au moment de la Révolution française, la constitution civile apporta l'agitation et le trouble dans la commune. Malgré l'application de la municipalité à faire maintenir l'ordre et la décence pendant les offices, le climat de la Terreur qui règne dans l'Ouest finit par obliger le vicaire réfractaire à fuir de sa paroisse. Pourtant, dans la clandestinité, il continuera de célébrer les sacrements, allant de refuges en cachettes aidé par des protecteurs. Il va noter dans un cahier précieusement conservé, le registre de tous ses actes de baptême et mariage. On en dénombre plus de 630 ! Il écrit également que pour certaines célébrations "un peuple innombrable accourt de toutes les paroisses voisines"

Le 19 mai 1799, alors qu'il se cache chez un cousin au village de la Rue, un homme vient lui demander s'il serait toujours là le jeudi suivant prétextant vouloir venir se confesser. L'abbé Gavard avait de la fièvre et n'imaginait pas être guéri quatre jours plus tard. Il lui répondit que vu son état il ne changerait pas de maison d'ici là, sans imaginer qu'il venait d'être victime d'un dénonciateur. Il sera arrêté le 23 mai et emmené à la prison de Vitré.

Au petit matin du 25 mai, il est amené à Rennes pour y être jugé, mais en chemin, son escorte prend le pont de l'Olivet puis quitte la grande route avant d'entrer dans un chemin qui conduit au bourg de Servon près du château du Gué. C'est là qu'il est fusillé à bout portant par ses gardiens.

Plus tard, le médecin venu faire l'autopsie du corps du martyr, aurait, dans sa rage révolutionnaire, retiré le coeur de l'abbé et l'aurait apporté dans une maison, pour si l'on croit la tradition, être mangé par le peuple. Les restes de l'abbé Gavard ont été inhumés dans le cimetière paroissial de Servon.

Cette croix en granit, érigée en 1884 en mémoire de l'abbé Gavard, aurait été placée à l'endroit où il fut exécuté le 25 mai 1799.

Au fait, vous ne le savez peut être pas, mais il y a une cache a trouver dans le coin.
A bientôt.