Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage
La véritable fin de la Chèvre de monsieur Seguin
Blanquette entendit derrière elle un bruit de feuilles.
Elle se retourna et vit dans l'ombre deux oreilles courtes, toutes droites, avec deux yeux qui reluisaient... C'était le loup. Énorme, immobile, assis sur son train de derrière, il était là regardant la petite chèvre blanche et la dégustant par avance.
Blanquette se sentit perdue... Mais n’oublions pas que notre chèvre était courageuse.
Alors le monstre s'avança, et les petites cornes entrèrent en danse.
Ah ! la brave chevrette, comme elle y allait de bon cœur ! Plus de dix fois, elle força le loup à reculer pour reprendre haleine. Pendant ces trêves d'une minute, la gourmande cueillait en hâte encore un brin de sa chère herbe ; puis elle retournait au combat, la bouche pleine... Cela dura toute la nuit.
L'une après l'autre, les étoiles s'éteignirent. Blanquette redoubla de coups de cornes, le loup de coups de dents...
Et c’est là que monsieur Daudet s’est trompé.
Vous souvenez-vous de la bande de chamois qu’avait rencontrés Blanquette alors qu’elle gambadait joyeusement au milieu des fleurs ? Vous souvenez-vous des châtaigniers qui se baissaient jusqu’à terre pour la caresser du bout de leurs branches ? Ils entendaient, impuissants dans la nuit sombre, les coups de cornes et les ricanements du loup.
Et c’est là que tout change : un vent violent, le mistral, vous connaissez sans doute ce vent qui amène le beau temps en Provence, eh bien le Mistral se mit à souffler et à souffler avec des rafales d’une telle violence que les branches des châtaigniers plièrent mille et une fois pour se briser violemment ; et vous l’imaginez sans nul doute, une grosse branche, la plus grosse des branches du plus gros des châtaigniers s’abattit sur le loup, l’ensuquant sur le coup. Blanquette en profita pour donner un dernier coup de corne fatal et pour s’échapper. Elle retrouva la bande de ses amis chamois avec lesquels elle vécut heureuse jusqu’à la fin de ses jours.
Ceci est la véritable fin de votre histoire Monsieur Daudet…mais, pas de la mienne !
La petite chèvre retourne parfois rendre visite à monsieur Seguin qui la reçoit, caresse son poil soyeux. Ah ! Comme il en est fier de sa chèvre indépendante amante du grand air et de la liberté. Comme il l’aime ! Puis après avoir grignoté quelques herbes de l'enclos, la chèvre blanche repart dans la montagne.
Aujourd’hui, Blanquette a beaucoup vieilli, elle s’est surtout assagie et depuis qu’elle est devenue grand-mère, elle a pris la décision de revenir sur sa terre natale avec sa petite chevrette. C’est tout naturellement qu’elle se retrouva dans la maison des chèvres… oui, oui, à Geishouse précisément !
Mais ce matin, elle constata que sa petite chevrette n’était pas comme d’habitude. Oh, elle n’était pas souffrante, non. Mais ces yeux … Blanquette reconnut immédiatement ce regard ; c’est avec ces mêmes yeux qu’elle avait fixé monsieur Seguin lorsqu’elle était encore chevrette. Des yeux qui, plus qu’un long discours, exprimaient ce besoin irrésistible de liberté… Blanquette ne dit qu’un seul mot… « Va ! »
La jeune chevrette, après un dernier regard vers l’enclos et sur google maps, sauta la barrière et s’en alla découvrir le monde.
Elle avait toujours vécu dans la montagne et ne connaissait rien à la ville, aussi décida-t-elle de descendre dans la plaine. A chaque fois qu’elle s’arrêtait dans une ville, elle chipait une carte postale à la mairie… pour sa grand-mère adorée. Elle comptait les lui donner à son retour.
Voici les cartes qu’elle a collectionnées tout au long de son périple. Elle a oublié dans quel ordre elle les avait prises. Tout ce dont elle se souvient, c’est la distance qu’elle avait effectuée pour se rendre d’une ville à une autre. A vous de tout remettre dans l’ordre, puis…. Mais au fait, comment s’appelle cette chevrette ?
Pour obtenir les coordonnées de la cache, validez votre solution dans Certitude.
Vous pouvez valider votre solution d'énigme avec certitude.