En juillet, les moissons battent leur plein dans la plaine du finage. La moissonneuse-batteuse avale les blés avec précision et régularité. Un des parcillons du GAEC raconte : « C’est le premier tour le plus dur, quand on attaque la parcelle, car il faut faire attention aux champs du voisin et au bord de la route où peuvent se dissimuler des déchets risquant d’endommager la machine. Nous en louons une chaque année ». D’autres agriculteurs sous-traitent toute la récolte, chauffeur compris. « La moissonneuse fait parfois fuir des animaux cachés entre les épis : chevreuil, renards, lièvres, cailles, alouettes... ». Avec sa longueur de 6.60 m il faut aller vider après chaque aller-retour dans la parcelle. Attelées à des tracteurs, deux remorques de 14 tonnes stationnent le long du chemin. « Certains engins peuvent avoir 12 m de coupe ». Un bip retentit dans la cabine climatisée et insonorisée : « ça indique que ma trémie est pleine à 70 %. C’est utile pour ceux qui vidangent en route sans s’arrêter. Ils peuvent appeler la remorque mais ça tasse un peu les sols ». La moissonneuse est louée à l’hectare. « Cette année vous avons 108 hectares de blé à récolter ». Le loueur assure la maintenance en cas de pépin. « Avant-hier j’avais un capteur qui bricolait, ils sont venus réparer ça rapidement. Les courroies ne cassent plus comme avant, elles sont plus solides ». Le risque d’incendie est à prendre en compte. « Ce peut être un roulement qui s’échauffe ou de la poussière accumulée dans le moteur et qui finit par s’enflammer. Chaque soir je la souffle au maximum ». Le blé récolté est ramené à l’exploitation. « On stocke à plat ou en silo, l’important étant que ce soit propre ». La coopérative vient contrôler la pureté variétale qui déterminera si la récolte sera destinée à la panification ou à la multiplication des semences. La paille laissée sur place sera vendue à un éleveur et les chaumes seront enfouis quand le champ sera retourné.