L'histoire du Brie de Meaux
On présume que le Brie est né dans l'abbaye de Jouarre, fondée au VIIème siècle. Éginhard, moine à Saint-Gall, rapporte dans sa Vie de Charlemagne qu'au retour de sa campagne contre les Lombards, l'empereur en goûta au prieuré de Reuil-en-Brie. « Je viens de découvrir l'un des mets les plus délicieux », commenta-t-il et il demanda à l'abbé de lui en faire envoyer plusieurs chargements chaque année dans sa ville d'Aix-la-Chapelle. Au cours du règne (1180-1223) de Philippe-Auguste, qui le jugeait également « escuelent », toute la Cour en recevait au moment des étrennes. Le Brie est également chanté par le poète Eustache Deschamps, qui fut non seulement un rimeur célèbre, mais aussi un redoutable combattant auprès de Charles V et de Charles VI pour « bouter l'Anglois hors de France ». Il appréciait beaucoup de fromage de Brie, dont il disait « que c'estoit la seule bonne chose qui provenoit de ce païs ». Au XVIème siècle, on trouve sous la signature du peintre Antoine Truquet un ouvrage intitulé Les Cent et Sept Gris de Paris, où on peut lire : « Fourmaige de Brye/ Fourmaige à la livre !/ Fourmaige de Brye Tant plus haut je crie/ Et moins j'en délivre ! » Au début du XXème siècle, il y avait autant de bries que de femmes briardes ! Le département de Seine-et-Marne nourrissait alors plus de cent mille bovins et produisait des millions de fromages par an. En 1927, le commerce du Brie était toujours florissant à Meaux et à Coulommiers.
En 1950, le cheptel comptait encore cinquante mille vaches laitières, chiffre qui est tombé à peine à la moitié actuellement, en suivant l'histoire rurale du XXème siècle.
Les différents bries de Seine et Marne
Le Brie de Meaux
Le Brie de Melun
Le Brie de Nangis
Le Brie de Provins
Le Coulommiers (Petit Brie)
Le Brie de Montereau (ou Brie de Ville-Saint-Jacques)
Seuls les bries de Meaux et de Melun sont protégés par une AOP depuis 2009
Les spécialitées
Le Brie noir
Le Brie truffé
Le brie à la moutarde de Meaux