🔔 Les Glises : Chateauvilain Traditional Geocache

Dans la série des Glises : Chateauvilain

Chateauvilain est une commune de l’Isère, à ne pas confondre avec Chateauvillain (avec deux ailes) petite cité de caractère située en Haute-Marne.

Son nom, vous vous en doutez déjà, chers géocacheurs férus d’histoire et d’éthylomogie (avec modération sinon on inverse les syllabes) vient de « Château » qui désigne communément une place forte et « vilain » qui ne désigne pas une méchante personne mais plutôt celui qui habite dans la ville ou le village. On peut donc en conclure qu’à cet endroit était érigé le château du village… Une grande bâtisse surement ou plus simplement une tour qui trônais là, vestige de quelque chose de plus grand ?

On trouve le nom latin « castrum vilanum » sur une vielle pancarte mangée par le temps et embroussaillée. Notons aussi « Chastel Vilain » ou encore « Chasteau Villain » en 1371. Ces histoires d’orthographes ne sont pas le sujet d’ici. (Mais de là.) Non. Vous êtes là pour loguer une boite et découvrir l’histoire où il est question de Mme Bonnevie Henriette.

Nous sommes en l’an 1886. La région possède une industrie textile importante. Dans les environs on compte bon nombre d’usines de tissage. Ces usines sont souvent plus que de simples lieux de production, puisque l’esclavage moderne de cette ère industrielle permet à ces lieux d’accueillir leur personnel à la semaine à minima. On les appelle « usine pensionnat ». Les jeunes filles y vivent littéralement toute la semaine et les plus chanceuses peuvent rentrer en fin de semaine dans leurs foyers s’ils ne sont pas trop loin. Là elles recevaient une « éducation » leur permettant d’être de bonnes ouvrières tant que l’éclairage était suffisant. Les journées étaient longues et les 35 heures de la science-fiction loin de toute imagination. Bien sûr une éducation doit aussi être religieuse à l’époque. Bien que les divergences entre l’Etat et l’Eglise soient au cœur de la politique de l’époque.

A la Combe des Eparres une de ces usines va faire connaitre Chateauvilain dans toute la France.

La République et jeune et fougueuse. Elle veut se détacher de l’Eglise avec plus ou moins de force et de nuances. Le maire de Chateauvilain est Républicain et souhaite la fermeture de la chapelle de l’usine. Le curé qui se trouve être de la famille du directeur de l’usine n’est évidemment pas de cet avis.

La force de l’ordre d’alors, les gendarmes et le préfet viennent fermer la chapelle de l’usine ce 8 avril 1886 alors que des tentatives de faire appliquer l’arrêté du Préfet ont échoué. La tension est palpable, les ouvrières sont armées de balais, d’outils, de tout ce qu’elles ont pu trouver, pour se défendre et défendre leur chapelle, menées par le directeur et le curé. Les gendarmes forcent une porte et pénètrent dans l’usine. On se bat, on se tape, et c’est ici qu’intervient Henriette Bonnevie.

Munie d’un seau de… d’aisance, elle en verse le contenu sur la tête d’un gendarme, qui armé et pris de panique, ou l’inverse, c’est souvent le problème des gens armés, tire.

Elle meurt.

Dans la bagarre, une autre ouvrière est blessée ainsi que le directeur de l’usine.

L’affaire fait alors grand bruit. Les politiques s’en emparent et les débats sont houleux à l’assemblée parisienne. Les conservateurs font d’Henriette une martyre de la cause catholique opprimée par la République.

Aujourd’hui vous pouvez voir le cénotaphe d’Henriette Bonnevie non loin.

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Sources :

Cléricaux et anticléricaux : l'affaire de Châteauvillain

Jules Fischer sur Wikipédia

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