En ce moment où l'industrie agroalimentaire est au cœur des préoccupations, il est crucial de mettre en lumière son importance. Avec 500 000 emplois, elle représente le premier employeur industriel en France, ayant pour objectif de nourrir 9 milliards de personnes dans le monde d'ici 2050. Un défi vertigineux pour les professionnels du secteur de l’agroalimentaire, dont le caractère « essentiel » a été exacerbé par la crise sanitaire.
Dans ce contexte, l'un des owners de cette cache, qui a quitté ce milieu il y a dix ans, bénéficiait de vingt ans d'expérience dans le domaine de l'alimentation du bétail. Ayant occupé divers postes, jusqu'à finalement assumé des responsabilités majeures de direction dans la production et la fabrication d'aliments. Sa contribution englobait la conception, la fabrication et le contrôle qualité d'aliments adaptés à différentes espèces et phases d'élevage, tout en veillant au respect des normes sanitaires, environnementales et réglementaires.
La fabrication d'aliments pour animaux est un processus complexe et exigeant, qui nécessite des compétences techniques, scientifiques et managériales. Il s'agit de transformer des matières premières végétales ou animales en aliments équilibrés, adaptés aux besoins nutritionnels des animaux. Les usines de fabrication d'aliments pour animaux sont équipées de machines performantes, capables de broyer, mélanger, cuire, extruder, granuler ou ensacher les aliments. Elles sont également dotées de laboratoires d'analyse, qui vérifient la composition, la qualité et la traçabilité des produits.
Processus de fabrication d'aliments :
Les usines de fabrication d'aliments pour animaux sont réparties sur tout le territoire français, au plus proche des zones de production agricole et des élevages. Elles emploient plus de 15 000 personnes (acheteur, formulateur, conducteur de ligne, responsable qualité, chauffeur-livreur, ….).
L’industrie de la nutrition animale française représente 194 entreprises, 303 usines. Elle a produit en 2022, 19,2 millions de tonnes d’aliments composés dont notamment 7,7 millions de tonnes d'aliments pour la filière volaille, 5,2 millions de tonnes pour les bovins, et 4,5 millions de tonnes pour les porcs (sources : SSP / La Coopération Agricole - Nutrition Animale / SNIA, Agreste, Prodcom).
Les usines sont soumises à une réglementation stricte, qui garantit la sécurité sanitaire des aliments d'origine animale et la protection de l'environnement. Elles sont également engagées dans une démarche de progrès continu, qui vise à améliorer la performance économique, sociale et environnementale du secteur.
Partons à la découverte des aliments pour animaux de 1er et 2ème âge
Les aliments 1er et 2ème âge pour animaux de la ferme sont des aliments spécialement formulés pour répondre aux besoins nutritionnels des jeunes animaux, selon leur stade de développement. Ils contiennent généralement des ingrédients de haute qualité, riches en protéines, en énergie, en minéraux et en vitamines, ainsi que des additifs favorisant la santé et la croissance des animaux. Parmi ces ingrédients, on trouve souvent des produits dérivés du lait, tels que le lactosérum, la poudre de lait écrémé, le lactose ou la caséine. Ces produits apportent des protéines de haute valeur biologique, facilement digestibles et assimilables par les jeunes animaux. Ils contribuent également à renforcer le système immunitaire et à prévenir les troubles digestifs. Les produits dérivés du lait sont particulièrement adaptés aux aliments destinés aux veaux, aux agneaux, aux chevreaux, aux porcelets ou aux poussins.
Autre aliments indispensables, les prémix. Le terme prémix désigne un prémélange de micro-ingrédients, tels que des vitamines, des oligo-éléments, des enzymes, des probiotiques, des acidifiants, des capteurs de mycotoxines, etc. Le prémix est ajouté à une base de céréales ou d'autres matières premières pour constituer un aliment complet ou un concentré. Le prémix permet d'apporter les éléments essentiels à la production animale dans les meilleures conditions de bien-être. Il existe des prémix adaptés à chaque espèce et à chaque phase d'élevage.
Les médicaments dans l'alimentation animale
L'ajout de médicaments dans l'alimentation animale peut servir à plusieurs fins :
1. Prévention des maladies : certains médicaments peuvent être ajoutés aux aliments pour prévenir les maladies chez les animaux d'élevage. Par exemple, des antibiotiques peuvent être administrés de manière prophylactique pour éviter les infections.
2. Traitement des maladies : lorsqu'un animal est malade, l'administration de médicaments à travers l'alimentation peut être une méthode pratique pour leur fournir le traitement nécessaire. Cela peut être particulièrement efficace pour les maladies qui affectent tout un troupeau.
3. Amélioration de la croissance et des performances : Certains médicaments, tels que les promoteurs de croissance, sont ajoutés à l'alimentation animale pour améliorer la croissance, la prise de poids et la conversion alimentaire des animaux, ce qui peut être bénéfique pour l'industrie de l'élevage.
Cependant, l'utilisation de médicaments dans l'alimentation animale soulève également des préoccupations en matière de santé publique, de bien-être animal et d'environnement. L'utilisation excessive ou inappropriée d'antibiotiques, par exemple, peut contribuer à l'émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques, ce qui peut avoir des implications graves pour la santé humaine. De plus, des résidus de médicaments peuvent se retrouver dans les produits d'origine animale, ce qui soulève des préoccupations en matière de sécurité alimentaire. Par conséquent, l'utilisation de médicaments dans l'alimentation animale est réglementée dans de nombreux pays pour garantir leur utilisation sûre et responsable. En France, les médicaments vétérinaires sont soumis à une autorisation de mise sur le marché (AMM) et à une prescription obligatoire par un vétérinaire. Les éleveurs doivent tenir un registre d'élevage où ils consignent les traitements administrés à leurs animaux, ainsi qu'un cahier des entrées et sorties des médicaments. Idem aussi dans les usines, les médicaments sont conservés dans un local fermé à clé, à l'abri de la lumière, de l'humidité et des variations de température. Les médicaments périmés ou non utilisés sont éliminés dans des filières.