Le Pavillon du canal des Bourasses
Au début du XVIIIe siècle, les marais de la rive droite du Lay n'étaient pas aménagés, comme en témoigne une carte de Claude Masse, en 1705.
En 1720, Madame de La Taste achète la terre de Moricq, avec le double objectif d'y créer un port et de dessécher les marais situés dans les paroisses d'Angles, La Tranche et Longeville. Le canal des Bourasses est l'un des ouvrages majeurs de ce dessèchement, dont il forme la ceinture nord. Celui-ci fut creusé entre 1722 et 1730.
Pour couvrir ses frais, la dame de La Taste obtient le droit de lever un péage sur tout ce qui serait chargé ou déchargé au port de Moricq, et non sur le canal. Cette taxe est à ne pas confondre avec un octroi, qui n'existait alors qu'en contexte urbain, même sous l'Ancien régime.
On peut donc conclure, sans crainte de se tromper, que le bâtiment du Pavillon, établi sur le canal après 1730, avait plutôt pour usage de veiller à la sauvegarde et à l'entretien des ouvrages collectifs du dessèchement.
Le Pavillon a d'ailleurs appartenu au syndicat des marais de Moricq jusqu'en 1999, date de sa cession à la commune d'Angles. Le cadastre de 1811 confirme cette origine de propriété, comme celle de la parcelle voisine, qualifiée de « queruage du Pavillon » (petite cour ou un espace dépendant d'un bâtiment). Il faut aussi noter que l'appellation « Le Pavillon », Pavaillon dans la langue locale, est attestée par une carte de 1765, et par le premier cadastre de 1811.
Si l'on peut donc rendre à ce bâtiment le nom de Pavillon, sa datation au début du XVIIIe siècle, et son lien historique avec les travaux d''aménagement des marais de Moricq, une partie de l'énigme reste encore à résoudre.
Quelle était sa fonction ? Le style de ce bâtiment fait penser à une fonction de type administratif, bien plus qu'à une habitation. S'agirait-il du siège initial dont se serait dotée la société chargée du dessèchement, créée dès 1722 ? On peut le penser, à l'image de la Maison commune, du Petit-Poitou, à Chaillé-les-Marais.
