# 9
Le jour se lève à tâtons et titube comme sorti d’une biture. Même les piafs ont perdus leur gosier.
J’dérive dans le mystère, ça tangue là-haut avec la gamberge gratis. J’aurais même pas le coin bouché si ce Rhône s’ouvrait devant moi façon miracle du testament.
Les caps par terre? c’est pas moi, vu qu’j’suis pas cervacapsulophile pour l’heure. Ou p’t’être bien alors que j’deviens licheur quand j’suis zombifié contre mon plein gré.
J’fais l’test du bras tendu et ma main disparaît dans le flou. Mon pardingue est couvert de diamantine, j’donne dans le clinquant d’la place Vendôme.
Je prends la tangente en mode bigleux qu’à perdu ses verres. Les barcasses baignent dans une huile immobile et une poix de coton onctueuse sans horizon. C’est le coaltar des brumes, tintin pour le point de vue spectaculaire. Mais c'est le pied car nozigues dans ma zone.
Dommage que la toquante connaisse pas les somnifères. Bientôt c’est le Barnum des civilisés qui se radinent dans le coin. Ça fonce turbiner après la moula.
Finito l’extase de la solitude et du silence.
D'ailleurs tiens, v’là un drôle de pinguoin qui m’a pris pour l’hôtesse du Point Rencontre:
Eh salut! Il faut croire à la sérendipité, vous êtes exactement ce dont j’ai besoin!
Je laisse pas l’hurluberlu atterrir sur mes charentaises. Je me carapate subito dans l’brouillard salvateur.
Sont un peu drôles les gens du cru. Mais bon, je pense que je vais zoner encore un peu par ici.
Arghhh c'est beau c'te ville quand même.