L’Art Nouveau voit le jour à la fin du XIXème siècle. Le mouvement sera éphémère (principalement entre 1889-1909) ; il va toucher toutes les formes d’art et notamment l’architecture. Nancy est un des foyers de rayonnement de ce mouvement. En février 1901, un groupe de 36 artistes, industriels et mécènes rassemblent leurs talents, leurs moyens, mais également leurs disparités et fondent «l’Alliance Provinciale des Industries de l’Art» ; l’Ecole de Nancy, déjà bien présente, voit alors statutairement le jour. En matière d’architecture, les références au naturalisme et aux lignes néo-gothiques de Viollet-le-Duc seront les spécificités marquantes de cette identité régionale, mondialement connue et reconnue.
La série caching «Nancy – Art Nouveau», fait suite à d’autres caches créées sur le même thème. Elle devrait permettre de prolonger vos découvertes ou redécouvertes d’un patrimoine unique, fruit du génie, de l’enthousiasme et de la détermination de ses acteurs. Tous étaient animés d'un formidable "Bouillonnement de pensées", une réflexion qui les conduisit parfois à cette belle devise : "Le beau à la portée de tous"... Une douce et merveilleuse utopie...
Cette longue rue rectiligne aurait pu porter le nom de l'architecte César Pain. Après avoir édifié sa propre demeure au numéro 10 (1903), ce dernier va en effet construire 17 maisons le long de cette artère. Toutes portent en façade la plaque de céramique estampillée du nom de l'architecte. Les sources d'inspirations s'avèrent fort diversifiées ; l'Art Nouveau affiche ici une influence normande et balnéaire qui donne à cette rue un charme incontestable. Moins présent dans ce quartier, Emile André réalise néanmoins quatre demeures en totale harmonie avec ses voisines.
Cette multi se limite à six constructions parmi les plus évocatrices de ces diverses influences.
Numéros 24 à 30
Au plan architectural, si le numéro 30 (1904) se révèle proche de sa propre demeure, César Pain réalise ensuite les trois suivantes (1906, 1907 et1909) dans un style innovant. L'utilisation de matériaux fort divers, tels le granit, le calcaire, la pierre meulière, la brique émaillée, le bois, le fer forgé et la peinture murale apporte à l'ensemble un cachet inédit et étonnant.
Numéro 25
Emile André réalise ici sa plus petite maison (1904) mais, fidèle à ses concepts, trouve néanmoins matière à concevoir une façade dont les ouvertures traduisent bien la vocation des pièces desservies. La frise florale sous l'avant-toit est d'Auguste Ramel, propriétaire des lieux, mais également entrepreneur de peinture...
Numéro 36
Cette maison toute en pierre meulière est réalisée par Emile André (1903) pour le docteur Grosjean. Certes plus modeste, cette réalisation rappelle cependant celle de la "Villa des roches" du Parc de Saurupt. Notez la disposition asymétrique des fenêtres de la travée droite, et surtout la lucarne rentrante enrichie d'une terrasse en bois, sur la partie gauche.