Les navettes fluviales à
Paris
Les bateaux à aubes sur la Seine, mus par la vapeur, près du pont
Louis-Philippe, vers 1840.
Des navettes fluviales sur la Seine ont été exploitées pendant
longtemps, mais sont rapidement tombées en désuétude au début du
XXe siècle avec le
développement des transports ferroviaires, qu'ils soient internes à
la ville de Paris comme le Métro, ou à l'échelle de l'agglomération
comme les lignes de chemin de fer, telle que la ligne de Vincennes.
Jusqu'en 1828 avec la création des omnibus hippomobiles, le trafic
fluvial de passagers constitue l'unique mode de transport en commun
en Île-de-France.
Jusqu'au XIXe siècle, les coches d'eau et
galiotes assurent un intense trafic de voyageurs sur le fleuve.
Jusqu'aux travaux de canalisation du lit du fleuve et la création
d'écluses en aval jusqu'à Rouen sous le règne de Louis-Philippe,
l'essentiel du trafic s'effectue de Paris vers l'amont. À la fin du
XVIIe siècle et au
XVIIIe siècle, les
bateaux relient la capitale à Montereau et Sens. D'autres assurent
le transport de voyageurs du pont Royal à Paris aux villages de
Passy, Auteuil, Meudon, Sèvres et Saint-Cloud, en aval, et sont
particulièrement fréquentés le dimanche et jours de fête depuis
l'ouverture au public du parc de Saint-Cloud par la reine
Marie-Antoinette, et la création d'une fête foraine en septembre.
Une ordonnance du 23 mars 1735 fixe les tarifs
applicables aux voyages par voie fluviale : ils sont de deux
sols pour Chaillot et Passy, quatre sols pour Sèvres et
Saint-Cloud, et à deux sols par lieue supplémentaire. Il faut alors
deux heures de navigation pour relier Paris à Saint-Cloud.
À partir de 1837, les coches d'eau sont progressivement
remplacés par des bateaux à vapeur en correspondance gratuite avec
de nombreuses lignes d'omnibus, dont la flotte est exploitée par la
Compagnie des Bateaux à Vapeur de Paris à Saint-Cloud. Sous
le Second Empire, la navigation fluviale est réorganisée, et
renforcée à l'occasion de l'Exposition universelle de 1867, qui se
déroule au Champ-de-Mars. En 1866 est créée la Compagnie des
Bateaux-Omnibus. Elle assure le transport fluvial de Charenton
à Suresnes avec une flotte de bateaux à hélice, similaires à ceux
exploités depuis 1864 sur la Saône à Lyon et assemblés dans le
quartier lyonnais de la Mouche, d'où leur surnom de
« Bateau-Mouche ». Le transport a un caractère de
véritable service public, le Préfet de police détermine le nombre
de bateaux, les horaires et les tarifs.
Une vedette de la
Compagnies des Bateaux Parisiens, avant sa
disparition en 1917.
L'embarcadère des Bateaux Parisiens de Charenton. On y voit de
nombreux bateaux de la compagnie amarrés à quai.
Les liaisons fluviales sont finalement toutes supprimées le
5 mai 1934 sur décision du Conseil général, faute de
voyageurs. La Seine à Paris ne connaît plus alors qu'un trafic de
marchandises ou plus marginalement de plaisance, et il faut
attendre les années 1950 pour voir réapparaître un premier service
touristique privé ouvert aux voyageurs, avec d'anciennes unités
restaurées et adaptées.