Le cimetière Saint-Denis
Le cimetière du prieuré de Saint-Denis
situé en dehors de l'ancienne enceinte de la ville et dépendant de
l'abbaye de Marmoutier, ordre de Saint Benoit, devint de bonne
heure le cimetière principal et général de la ville d'Amiens.
Successivement agrandi dans le courant des XIIIe et XIV siècles aux
frais de la ville, il fût entouré vers la fin du XVe et dans le
courant du XVIe, sur l’initiative de la confrérie des
Trépassés, d'un immense et magnifique cloître
Vue de l'intérieur
L'entrée vue de l'extérieur et de l'intérieur.
Élevé à l'aire des
aumônes des bourgeois, ce cloître fut l’œuvre d'un
certain nombre d'artistes Amiénois. Comme on le sait par ce qu'il
reste de leurs ouvrages, ceux-ci étaient alors de grande
valeur.
Le cloître était accompagné de plusieurs chapelles et
particulièrement la grande et belle chapelle Saint-Jacques,
enrichie de fondations et desservie par six chapelains qui devaient
y célébrer chaque jour l'office canonial au complet. Plusieurs
confréries y avaient leur siège.
Des processions et des prédications se faisaient dans le cimetière.
On y entendit notamment le célèbre carme fr. Thomas Couette en
1429, et en 1530, fr. Etienne Paris, une des gloires de l'ordre de
Saint-Dominique.
En y entrant, on éprouve un
frémissement involontaire. Les curieux regrettent que le mausolée
de la famille Hémart soit mutilé, et que des pièces de bois
dérobent aux regards les beaux restes de ce
chef-d’œuvre de Blasset.
Le crucifix devant lequel
se trouvait la statue du vénérable évêque Msg Delamothe, était
placé près de la muraille semi-circulaire que l'on découvre vers le
milieu du cimetière.
On lit encore ces mots
que le prélat (dignitaire ecclésiastique) y avait fait tracer
:
"Il m'a aimé .... il
s'est livré pour moi" *.
* C'est en cet
endroit qu'eut lieu, le 14 avril 1825 la plantation de la croix de
la Mission. Tout ce que les cérémonies religieuses présentent de
plus pompeux, était réuni à celle-ci. M Guyon, l'un des
missionnaires, y rappela les vertus du P. Firmin que la faux
révolutionnaire frappa, lors des malheurs de la France et qui fût
inhumé contre l'un des piliers du cloître par lequel on entre dans
le cimetière.
Le grand cloître offre
un aspect mélancolique. Les divers inscriptions qu'on y voit
pénètrent l'âme d'un sentiment religieux. On chercherait
aujourd'hui très inutilement dans ce cimetière la peinture de la
surprise d'Amiens : elle a disparu depuis longtemps, et la
tradition ne nous en a gardé que le souvenir ; mais on doit aux
soins d'un antiquaire de cette ville, la conservation de la pierre
des trois clercs *; condamnée
injustement par la bailli Geoffroi de Milly.
* Elle est déposée
dans l'avant-cour de la bibliothèque. Anciennement le maire
d'Amiens allait faire amende honorable sur cette pierre, le cou
serré d'une corde. Plus tard un cordon de soie remplaça ce sinistre
emblème.
C'était au centre de cet antique dépôt des
générations passées que les élèves de rhétorique (hypokhâgne et
khâgne) venaient autrefois déclamer le jour de la Toussaint des
odes ou ballades à la louange des Trépassés, et que les Rois de
France touchaient les habitants d'Amiens attaqués d'écrouelles.
Louis XIII les y toucha le 15 mai 1652, en présence des cardinaux
Richelieu et de Lyon.
On y considère
maintenant avec intérêt le caveau d'où furent exhumées les cendres
du chantre de Ver-vert * : honneur insigne et dont il a seul
jouissance entre plus de 300000 morts qui ont obtenu la sépulture
dans ce vaste enclos.
* M. Natalis
Delamorlière composa une pièce de vers sur la translation des
restes de ce poète à la cathédrale : "La translation des cendres de
Qresset". Cette pièce remporta le prix de poésie décerné par
l'académie d'Amiens, qui, peu de temps après, reçut l'auteur au
nombre de ces membres,
Quelques épitaphes fort
singulières contrastaient jadis avec la tristesse de ce lieu. En
voici quelques-unes, propres à faire connaître l'esprit du temps où
elles furent composées.
On lisait celle-ci, sur
la tombe
d'une fille majeure de 79 ans :
Ci-gît Mayon
Fourré
Qui garda sa virginité
Tant l'hyver que l'été
Requiescul in pace.
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Ailleurs on voyait celle
de :
... Janotin
Epifane
Qui toudis battait fort sa femme,
Il n'avait d'autre vice en lui,
Pour ce, Dieu lui fasse merci.
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Et plus loin, celle de :
Jacques Hémart boen
varlet,
Toudis armé et toudis prest,
Avec bonnet sur sa caboche
Et des éprons à ses galoches.
L'an 1500 et un quartron,
Il fût tué par un Bourguignon.
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Ce bref résumé ne peut
donner qu'une idée très imparfaite des innombrables et très curieux
renseignements fournis par les archives sur ce cimetière
d'autrefois dont il ne reste plus que de rares débris.
Abandonné au moment de
la Révolution, puis petit à petit démoli, le cimetière est fermé en
1791, les cloîtres démolis l'année suivante. Les derniers vestiges
disparaissent en 1840.
La Place
Saint-Denis
Conçue en 1839 par l’architecte Auguste
Cheussey, cette place fût aménagée à l’emplacement du
cimetière Saint-Denis.
En parcourant la rue
de Noyon, Jules Verne nous parle de deux institutions qu’il
fréquentait.
« Je traversai la place Saint Denis
[…] Enfin je me précipitai comme une avalanche dans la rue
de Noyon. Là s’élevaient deux hôtels que je ne connaissais
pas, que je ne pouvais pas
connaître.
D’un
côté, j’aperçus l’hôtel de la Société industrielle,
avec ses bâtiments déjà vieux, rejetant par une haute cheminée les
vapeurs qui faisaient mouvoir, sans doute, les admirables métiers
-compositeurs d’Edouard Gand- rêve enfin réalisé de notre
savant collègue. De l’autre côté
se dressait l’hôtel des postes, superbe édifice qui
contrastait singulièrement avec la boutique humide, obscure, où, la
veille, après vingt minutes d’attente, j’étais parvenu
à retirer une lettre, à travers l’un de ces étroits guichets
si propices aux torticolis ! ».
Extrait de « Une
ville
idéale »
C’est
dans les salons Saint Denis créés en 1855 sur la place du même nom
(détruits par un incendie en 1904), que Jules Verne donna en 1877
un bal travesti sur le thème de son roman De la Terre à la Lune. Il
accueillit ainsi 700 invités, tous costumés, dont le célèbre
photographe Nadar.
« Quand on vit
avec les provinciaux, il faut hurler avec les provinciaux. Le bal
en question a été magnifique, en le donnant, je savais que je
faisais le plus grand plaisir à ma
femme…
Et ma femme n’a pu y assister ! Vous
voyez d’ici le crève-cœur
!! Vous savez bien pourquoi, en partie je suis à
Amiens.
La vie de Paris avec ma femme, telle que vous
la connaissez, était impossible. Eh bien, j’ai hurlé avec les
loups, mais il n’y a pas lieu de s’en repentir
».*
Lettre envoyée à son
éditeur Pierre-Jules Hetzel au sujet de ce
bal.
*
Honorine Verne atteinte alors d’une pleurésie ne peut
participer à cette soirée. C’est sa fille aînée, Suzanne qui
la remplace dans le rôle de la maîtresse de
maison
Place
et Square René Goblet
GOBLET
René est né à Air-sur-la-Lys en 1828 et mort en 1905 à
Paris.
Avocat à Amiens, il fut maire et député de
la Somme de 1871 à 1889, puis député et sénateur de la Seine.
Ministre de l'instruction publique en 1885, Ministre de
l'intérieur, puis Président du Conseil en 1886-1887, Ministre des
affaires étrangères en 1888.
On peut retrouver la statue de René Goblet
(inaugurée le 6 octobre 1907) dans la contre-allée du boulevard de
Belfort.
Il y a peu de temps, l'espace piéton a été
élargi et cette place fait maintenant partie de la nouvelle zone
piétonne agrandie. Alors qu'il y a encore quelques années de
nombreuses voitures pouvaient encore traverser cette place,
aujourd'hui leur nombre est nettement réduit, ce qui rend ce lieu
d'autant plus agréable. C'est aussi sur cette place que le très
grand sapin de Noël de la ville est généralement installé, juste
devant la très remarquable façade d'un des bâtiments de la place,
constituée d'une architecture particulière et de sculptures murales
remarquables.
La
cache
ATTENTION !!! L'endroit a
bien changé depuis le cimetière et le calme et l'intimité ne sont
plus de rigueur.
Il y a par conséquent
énormément de moldus … mais la cache peut se faire sans
problème à n'importe quelle heure.
SOYEZ DONC
DISCRET !
Il s'agit d'une nano noir
magnétique que vous trouverez avec cette énigme :
Merci de bien
remettre la nano au même endroit et
de loguer uniquement dans une case avec vos initiales
si votre pseudonyme ne tient pas.