A l'occasion d'un déjeuner sur l'herbe, prenez le temps de (re-) découvrir quelques particularités des jardins du Pourtalès et de la forêt de la Robertsau voisine...
Le parc de sculptures de Pourtalès inauguré en 1995 par le CEAAC, Centre Européen d'Actions Artistiques Contemporaines, propose plusieurs installations, de la plus monumentale à la plus discrète. Originellement jardin paysager, le parc du château s'était doté de statues de Flore et d'Apollon et quelques putti d'allégories des Saisons cruellement marquées par le temps.
Souviens-toi que tu vas mourir, memento mori, est une locution latine répétée par un esclave à un général romain victorieux lors de la céromonie du triomphe dans les rues de Rome afin de lui rappeler que malgré la victoire, le lendemain est un jour nouveau et qu'il devait se souvenir qu'il était mortel. Il s'agit également d'un genre artistique rappelant aux hommes qu'ils sont mortels et la vanité de leurs actions (on parle également du genre des vanités, souvent sous forme de nature morte).
La première peinture du genre est attribuée à Jacques de Gheyn le Jeune, en 1603, au travers du tableau Vanitas (2ème tableau ci-dessus), bien que nombreuses furent déjà les oeuvres représentant la mort et la vanité des actes (notamment les danses macabres, le syncrétisme mexicain ou encore dans La vanité terrestre et la salvation divine, 1485, de Hans Memling visible au musée des beaux arts de Strasbourg, triptyque de droite ci-dessus). Les vanités peuvent être classées selon trois types:
- évocation de la vanité des biens terrestres : vanité du savoir, du pouvoir, de la richesse ou des plaisirs. Les tableaux Vanité de Juriaen van Streeck (1er tableau ci-dessous) ou de Pieter van Steenwyck (2nd ci-dessous) en présentent de nombreuses.
- évocation du caractère transitoire de la vie terrestre : crâne, sablier, nature morte... comme pour le tableau La Vanité ou Allégorie de la vie humaine (1646) de Philippe de Champaigne (ci-dessus à gauche) ou Jeune homme au crâne (1628) de Frans Hals (3ème oeuvre ci-dessous).
- contient des symboles de la vie éternelle et de la résurrection : représentant le plus souvent des Saints et Saintes, par exemple pour celle évoquaant St François d'Assise par Luis de Morales (dernier tableau ci-dessous).
Célébré dans La Vie mode d'emploi du génial Georges Perec, un tableau peint en 1533 est l'ambassadeur particulier des vanités: le portrait de deux hommes puissants du Royaume de France s'accompagne d'un inventaire de leurs richesses et conquêtes, de symboles de l'Humanisme du 16ème siècle... et d'un crâne, symbole rhétorique du style des vanités, étrangement dissimulé dans le tableau. Découvrez ce tableau et vous pourrez accéder à la cache...
En vous souvenant que vous allez mourir, répondez humblement:
nombre de lettres de la technique de dissimulation du crâne dans le tableau : AB
Rendez-vous ensuite, tête baissée, aux coordonnées suivantes:
N 48°3((AB+A)/(A+B)).(AB-A-B)(AB-A-B)((AB-B)/(A+B))
E 007°4(AB-A-B-B).(A+B+A)((A+A)*(B+B))(BA-A-B-B)