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La catastrophe de Lorroy
Au nombre des conséquences désastreuses des inondations, on a particulièrement à déplorer la catastrophe de Lorroy, hameau de la commune de Château-Landon, en Seine et Marne. La crue du Loing en fut la cause indirecte : les eaux débordées dans la campagne envahirent des carrières de blanc d'Espagne creusées sous une colline, et une portion de celle-ci, longue de 300 mètres, large de 100 mètres, glissant brusquement sur sa base désagrégée, culbuta d'une seule pièce les cinq maisons groupées en cet endroit, puis les emporta à plus de 50 mètres, jusqu'au canal du Loing, où elles s'écroulèrent parmi des milliers de mètres cubes de terre. D'un coup, le coquet village avait été complétement balayé : de ses habitations animées d'une vie laborieuse moins d'une minute auparavant, il ne restait rien, pas même des ruines : seul sur le sol effondré, un lamentable chaos, formé de quelques matériaux, d'infimes débris, d'arbres brisés ou renversés, en marquait l'emplacement.
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Avant : le canal du Loing baignant la colline de Lorroy et les maisons du village.
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Après : le canal obstrué par les débris des maisons et par les terres de la colline, que l'on aperçoit au fond, transformées en falaise par l'éboulement.
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A l'heure où se produisit la catastrophe du 21 janvier, tous les habitants étaient chez eux, à déjeuner; sept furent tués, la plupart des autres grièvement blessés. Deux des "rescapés", l'éclusier et sa femme, avaient dû se réfugier à Lorroy, parce que leur maison, située de l'autre côté du canal, était submergée à la hauteur du premier étage.
Toute la nuit, à la lueur des phares d'automobiles et de feux de bois, les soldats du génie, venus de Fontainebleau, travaillèrent au sauvetage, aidés des gendarmes et des pompiers de la région.
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Avant : le village tel qu'il était encore le 21 janvier
à 1 heure et quart de l'après midi.
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Après : le même endroit quelques minutes plus tard.
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Le seul morceau de maisons qui n'ait pas été émietté (toit du bâtiment blanc que l'on voit au fond de la rue à droite, sur le cliché ci-dessus).
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Un sinistré venant chercher quelques aliments dans un buffet resté à peu près intact au milieu des ruines
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