À Olloy , les férus d'histoire locale voulaient le restaurer. Des vandales ont ruiné tous leurs espoirs.

En 2008 , le «Perchoir» de l'écrivain et poète Joseph Chot a été entièrement démoli, probablement à coups de masse.

Il ne reste absolument rien de ce petit bâtiment perché à flanc de colline, en pleine forêt, mise à part la cheminée. Le reste de la maisonnette n'est plus qu'un tas de briques éparses.

«Le bien en lui-même n'avait pas de valeur, si ce n'est qu'il représentait un élément important pour le patrimoine local», se désole Bruno Buchet, bourgmestre de Viroinval.

Parmi les débris, il tente de reconstituer une pierre sculptée, représentant un lion, qui était jadis posée au-dessus de la porte d'entrée. En vain. Le tas de blocs ne laisse apparaître que de trop rares morceaux.

«Et la cheminée, l'ont-ils laissée intacte?» Il jette un oeil sur le seul élément qui se dresse encore parmi les déblais. Mais la désolation se lit sur son visage : les armoiries que Joseph Chot y avait peintes sont également fort abîmées.

Au-dessus du dessin, l'écrivain avait indiqué : «Comme univers, mon perchoir me suffit», ainsi qu'une maxime : «Veuille, Cueille, Accueille, Recueille». Enfin, un parchemin était dessiné, édictant : «Nous, Pichegru et Merlin l'Enchanteur, Maîtres des Eaux et des Bois, faisons Anne-Marie, Marquise du Perchoir». Ainsi avait-il décoré sa petite-fille...

Le bâtiment, érigé par le poète en 1939, n'était qu'un bête pavillon de briques. Mais sa valeur se comptait en nombre de pages qui y avaient été écrites.

L'homme lui avait attribué un nom fort d'à-propos, dès sa construction en 1939. Après quelques pas vers la crête, c'est l'ensemble de la vallée du Viroin que l'on admire, avec le village d'Olloy en horizon et, sous ses pieds, le vide. Un vrai perchoir, que l'auteur considérait comme son antre :«J'y oublie mes soucis à ne voir qu'une nature agréable, consolante, réconfortante, qui nous conseille en souriant de nous inspirer de son impassibilité en face de graves événements présents, en face d'une humanité folle, égoïste, criminelle et stupide». Ces derniers termes, précisément, caractérisent parfaitement le geste de ces vandales.