Le château de SALGAS Traditional Geocache

Le CHATEAU DE SALGAS

Le château est situé sur la commune de Vebron, en Lozère, au lieu-dit Salgas. Ce canton était situé dans l'ancienne province du Gévaudan. Il est en plein cœur des Cévennes et est d'ailleurs dans la zone protégée du parc national des Cévennes.

Eléments protégés :
Façades et toitures ; jardins,élévations

Périodes de construction :
18e siècle ; 19e siècle

Etymologiquement, le nom de la commune proviendrait du mot celte latinisé « biber » : castor qui donne, en languedocien, « Bebrou ».

Au 17^ème siècle, la Réforme est bien acceptée à Vébron. En 1622, les protestants s’estimant menacés, fortifient le village mais, en exécution de la paix d’Alais, ces fortifications sont détruites en 1629. le baron de Salgas a joué un rôle important pendant la guerre des Camisards (cf. encart)

Le 18^ème siècle fut une période assez prospère : laine, soie et même bientôt coton fournirent des industries d’appoint. La famille catholique de Bernis, reconstruisit le château de Salgas. L’abbé de Bernis, oncle des propriétaires séjourna à Salgas après 1760 et fit construire la côte Cardinale. Il entretint des relations amicales avec le vieillissant Voltaire.

Au moment de la Révolution et de l’Empire, Vébron fut rapidement classé comme républicain. Lozéran de Fressac, qui naquit en 1753 va jouer un rôle important dans l’histoire du Gévaudan. En 1790, il est Maire de Vébron et le redeviendra en 1812. Tour à tour administrateur du district de Florac, du département, député de la Lozère, il protégera les nobles et les catholiques et notamment le château de Salgas. Préfet de la Lozère de 1815 à 1817, il se retira ensuite dans son domaine de Vébron d’où il rédigea un mémoire sur le châtaignier.

Le baron François Pelet de Salgas

Depuis la révocation de l’Edit de Nantes, le 17 octobre 1685, la révolte bat son plein en Languedoc. Lamoignon de Basville, gouverneur de la province, redoute la possible alliance avec les insurgés, d’un grand seigneur influent, riche et respecté. Or le baron François Pelet de Salgas est plus riche que les autres gentilshommes des Cévennes : huit mille livres. Son château de Salgas, ses mandements de Rousses et de Montcamp, en font le maître de toute la vallée du Tarnon et des pentes boisées de l’Aigoual qui sont de vrais repaires pour les Camisards. Pourtant, le baron de Salgas semble inoffensif : il gère ses domaines et chasse. Mais le maréchal de Montrevel, grand patron des dragons du roi, le déteste et le surveille sans cesse.

Un dimanche de février 1703, il aperçut de sa fenêtre une troupe de Camisards avec à leur tête Castanet, le forestier de Massevaques. Ce dernier le somma de les suivre et d’assister à leur culte à l’église de Vébron. L’éloquence de Castanet émerveilla le baron.

Au matin du 12 mai, le gentilhomme aperçut une troupe royale commandée par un officier qu’il connaissait bien, le major de Préfosse. Le baron de Salgas vint à sa rencontre, le priant de déjeuner avec lui. Au milieu du repas de Préfosse dut lever le masque et se saisir de son hôte. Après un procès tendancieux, celui qu’on surnommait « le roi des camisards » fut condamné à mort et aux galères par un nombre égal de voix. De Basville opta pour les galères. Le bruit courait que de Salgas avait ordonné le massacre de Fraissinet de Fourques (fief catholique) réalisé à la mi-février par la troupe de Castanet.

Le baron avait 57 ans lorsque s’ouvrit son existence de forçat.

Ne reniant jamais sa foi, il n’obtint pas sa délivrance tant que vécut Louis XIV. Libéré en 1716, lui qui avait supporté la torture puis le bagne, ne respira pas longtemps l’air de la Suisse où il rejoint sa femme. Il mourut à Genève en 1717.