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Grand Menhir des Ortures (Pierre Fritte) Traditional Cache

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nicolas77810: Il n'y aura pas de maintenance

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Hidden : 4/26/2013
Difficulty:
1.5 out of 5
Terrain:
4 out of 5

Size: Size:   micro (micro)

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Geocache Description:


C’est sur le plateau dominant le bourg de Vaupuiseau que se dresse, à la limite de Nanteau et de Villemaréchal, le grand menhir des Ortures que tout le monde connaît sous le nom de Pierre FritteFritte qui vient du latin fixa ou ficta, fixé, fiché, me permet de dire sans trop me mouiller qu’il s’agit là d’une « pierre fichée en terre ». Jusque là tout va bien. Ce bloc est un grès dur, plutôt massif, de 4 m de haut et de section approximativement quadrangulaire. L’un de ses côtés, accidenté et rugueux, s’oppose au second couvert par endroit d’un glacis brillant et pas désagréable au toucher. Il est bourré de trous et de cupules de diamètre et de profondeur variable. La majorité de celles-ci renferment un gros clou ou une fiche de fer enfoncé à coup de marteau. Cette curiosité artificielle est le résultat de la pratique d’un ancien rite d’enclouage qui semble s’être perpétué jusqu’au début du XXe siècle, il en sera question plus loin.
            La face ouest du mégalithe est un peu comme la caricature d’un moai de l’Île de Pâques. Le visage est sévère, anguleux, le nez busqué, l’œil clos. Il semble surmonté de « deux espèces de pointes émoussées où les gens du pays veulent voir deux sculptures de figures humaines » , d’oreilles ou de cornes selon votre degré d’imagination. Il semble tourner le dos aux bancs de grès affleurant respectivement à 100 et 600 m de là, et que Doigneau et Viré considèrent comme ayant pu fournir matière à sa lointaine naissance. L’abbé Schwab, quant à lui, y voyait plutôt des vestiges de dolmens ruinés, mais rien n’est moins sûr.                   
L’ensemble des anciens documents manuscrits disponibles aux archives départementales, (baux de terres, déclarations de propriétés, sentences d’adjudications et cadastres) mentionnent toujours le grand menhir, à quelques différences près, sous l’appellation de Pierre Fritte. C’est celle que je conserverai tout au long du chapitre. Il semblerait cependant qu’une poignée d’autres qualificatifs aient été immortalisés et mentionnés dans une série d’articles et d’ouvrages s’échelonnant du XIXe au XXe. Lebœuf, Joanne, les anonymes du Dictionnaire archéologique de la Gaule (1875) et de l’Inventaire des mégalithes de France (1880), accomplissant de légères erreurs géographiques, et Leroy, en rectifiant le tir, appartiennent à ce groupe d’auteurs pour qui elle n’est qu’une obscure : Pierre ou Roche-Qui-Fuit. De leur côté, Malherbe et Lecotté la nomment : Pierre Fiche, et Quille du Bon Dieu, et enfin Daniel Kramer, cité par René-Charles Plancke dans sa compilation inachevée des mégalithes de Seine-et-Marne, l’inscrit à la liste des monuments historiques en qualité de menhir de la Pierre-Clouée.
            Comme on le voit, les surnoms ne manquent pas. Il suffit pourtant qu’on franchisse la frontière côté Villemaréchal pour que tout se barre en sucette. Ce que je peux établir formellement, c’est que le climat La Pierre Fritte a toujours été dangereusement fréquenté par un autre bien distinct, La Roche Messire Jean. Ils paraissent tous deux assez anciens et contemporains dans le temps, puisqu’on les retrouve déjà et à maintes reprises dans les pages d’un terrier de Villemaréchal et ceci dès les années 1731.   L’étude dans un premier temps du cadastre napoléonien, et par la suite de cartes plus récentes, montre que l’actuel climat de La Pierre Fritte s’étendait autrefois sur les terres de Villemaréchal sous le nom de Pierre Fruitte. A l’époque, le lieu-dit La Roche Messire Jean le prolongeait vers l’est. Aujourd’hui le premier, entraîné dans la mouvance des remembrements, ne survit plus que sur le terroir de Nanteau, laissant sa place sur celui de Villemaréchal au second qui dès lors englobe toute la section.

                Alors, la Roche Messire-Jean se réclamait-elle d’un mégalithe disparu ou n’était-ce qu’un substitut supplémentaire à la Pierre Fritte ?
            Les sources bibliographiques restant muettes sur le sujet, j’ai du me tourner vers la tradition orale pour faire progresser de quelques pas la question. J’ai interrogé plusieurs personnes, dont M. Jean P. de Villemaréchal, qui, n’ayant jamais eu connaissance d’un second bloc, suppose que c’est un autre nom du menhir. C’est vrai qu’il y a le choix. Certains penchent pour le contraire, et affirment que la vallée est tellement riche en grès de toutes sortes qu’il est tout à fait possible qu’une roche ait pu siéger à cet endroit et porter ce nom. Mouais… En tous cas personne n’en a jamais eu le moindre écho. Une rumeur circule cependant dans le village, fournissant une explication des plus ténues : Il  aurait existé autrefois un moulin, à la hauteur de l’ancien climat, dont le meunier, prénommé Jean, aurait cédé son patronyme au mégalithe.    
Hypothèse que dément formellement notre précédent interlocuteur, suggérant pour ça que l’emplacement actuel ne recèle aujourd’hui plus aucune trace, ni même la moindre éminence ou vestige d’un bâtiment de ce type. De plus, j’ai un peu de mal à imaginer que le titre d’honneur de Messire, réservé autrefois aux princes ou aux nobles, ait pu être décerné à un meunier. Il aurait été plus juste par exemple de baptiser cette roche, en mémoire d’une quelconque reconnaissance historique, du prénom d’un de ces personnages régionaux célèbres, comme ce Jean Olivier, maître du château de Villemaréchal dans les années 1575, ou ces Messires Jean des Barres, Jean Braque ou encore Jean le Borgne. Tous chevaliers, seigneurs et grands propriétaires fonciers du moment, qui se seraient distingués lors d’un épisode de la Guerre de Cent ans, épisode au déroulement tragique, mais très peu éloigné du lieu où s’élève la Pierre Fritte
 Dans un tout autre registre, notons qu’une autre roche appelée la Petite Pierre Fritte était plantée à une centaine de mètres au sud-est de la précédente, sur le territoire de Villemaréchal cette fois-ci. Gênant la culture, elle aurait été renversée et enterrée vers 1890 par M. Leturque, alors propriétaire du champ.
            Aucune découverte n'ayant été faite lors de son enfouissement, sa véritable identité restera pour l’instant inconnue. Etions-nous en présence d'un bloc en place ou érigé de main d'homme ? Rien ne nous autorise pour le moment à nous focaliser sur l’une de ces deux hypothèses, et ce en dépit de la tendance que semble avoir la tradition orale d’attester de la survivance de certains souvenirs, encore vivaces aujourd’hui. En effet, certains habitants de Nanteau croient que ce modèle réduit d’à peine 1 m de haut était le dernier vestige d’un immense cercle de pierres dont le grand menhir aurait été le pilier central. Ainsi, d’une parole à l’autre, c’est le monument lui-même qui évolue et tend à révéler son authentique et étonnante destination
La légende la moins ancienne et la plus contestable relate que « La Pierre Fritte a été dressée à cet endroit pour signaler la tombe d'un général mérovingien inconnu, décédé vraisemblablement au cours du Ve siècle ». « C'est le tombeau d'un général (...) il est mort là du temps des grandes guerres et on l’y enterré (...). ». A l’origine de cette tradition, vous commencez à en avoir l’habitude, pointent les écrits de l’abbé Béraud et ces monuments érigés afin de commémorer la bataille que se sont livrés vers 599 les descendants de Clovis sur les hauteurs du village de Dormelles.
A ce sujet, on raconte aussi que « la Pierre Fritte attire les fantômes, ils hantent le plateau des Ortures : ce sont les esprits des morts des guerres passées ».                
Une seconde légende, citée par les deux Paul, Bailly et Bouex, fait à présent intervenir un être mythique bien connu : le géant Gargantua.
En balade dans la région, « Entre Paley et Villemaréchal, Gargantua entreprit de creuser un nouveau lit au Lunain. Une fois le boulot achevé, il chargea à ras-bord sa hotte et partit pour la vider à la Butte de Trin de Villecerf. Mais tout ne se passa pas comme prévu. En cours de route, il perdit quelques cailloux : la Godiche et le Palet de Villecerf, le menhir de la Pierre Droite à Ecuelles, le dolmen de la Pierre Louve à Episy, les Pierres de la Cheminée Haute et à Villemaréchal la célèbre Pierre Fritte ».
            La Pierre Fritte serait donc une pierre de tradition liée au folklore de Gargantua et il est possible alors d’envisager que le nom « Roche Messire Jean » vient peut-être d’une déformation du mot « géant ». En revanche nous avons perdu la trace de la Petite Pierre Fritte, et il faudra attendre quelques années avant que celle-ci, sans aucune raison d’ailleurs, soit réhabilitée dans un ouvrage plus récent où Bailly la rajoute à la liste des « cailloux perdus » par le géant.
            La dernière légende, la plus connue en fait, et sans doute très ancienne selon Armand Viré, comporte de nombreuses variantes observables essentiellement parmi les noms des protagonistes.
            « Saint George, saint Pierre ou saint Eloi..., se promenant un jour vers la vallée du Lunain, rencontra Satan et lui proposa de lui jouer au palet toutes les âmes récoltées dans la journée. La partie acceptée, le saint dresse une quille sur le plateau (la Pierre Frite). Il lance ensuite son palet qui va tomber à une faible distance de la quille (la Petite Pierre Frite), tandis que Satan, trahi par la fortune et d’ailleurs combattu par Dieu du haut des cieux, laissa tomber son palet dans la vallée à plus de 1500 m de la quille, non sans marquer dessus l’empreinte de ses cinq doigts crochus (la Roche au Diable). Cette dernière pierre est un magnifique polissoir » .
            Edmond Doigneau la cite avec quelques différences :
            « Le Diable, voulant jouer au palet, prend un gros bloc de grès et le plante sur la hauteur où nous le voyons aujourd’hui (La Pierre Frite). Puis il passe de l’autre côté de la vallée et va se placer sur la colline opposée, dans la direction du hameau de Guerlot, à 2000 mètres environ du but. Selon les uns, Sa Majesté infernale jouait seule ; suivant les autres, elle avait pour partenaire ou plutôt pour adversaire son éternel et tout-puissant antagoniste, le génie du bien, le Bon Dieu. (...) Les deux adversaires saisissent chacun un rocher ; le Bon Dieu lance son palet qui va tomber près du but (c’est la Petite Pierre Frite, dont on voit la relation avec le grand menhir). Maître Satan, toujours présomptueux, prend une roche beaucoup plus volumineuse. Mais, soit par maladresse, accident ou défaut de vigueur, il sent son gros palet s’échapper de sa patte crochue. Il serre plus fortement ses griffes, entre lesquelles le palet glisse. Mais il a beau faire, sa roche ne franchit même pas la vallée, elle va s’enfoncer dans la prairie au bord du Lunain, où elle est encore, et l’on peut voir sur le grès les quatre empreintes profondes que ses ongles y ont creusées et qui ne permettent pas le moindre doute sur l'authenticité du récit ».
Il est facile de voir, en dehors de quelques différences (il y a en réalité quatre rainures de polissage sur le palet de Satan,), que ces deux histoires sont pratiquement similaires. Il en est de même pour chacune des versions, où il est toujours établi que la Pierre Fritte sert de quille aux joueurs, la Petite Pierre Fritte de palet au saint ou à Dieu, et le beau polissoir néolithique de la Roche au Diable de disque à Satan.
A propos de ce monument, Gabriel Leroy écrit :
« Une tradition populaire attribue ces excavations à des empreintes laissées par les griffes du Diable cherchant à les retirer de dessous le pied de saint Michel ». 
On m’a raconté également que le Diable revenait fréquemment dans la vallée pour tenter de récupérer son palet. Un jour il disparaîtra.
Un autre récit, voisin des deux précédents, a été rapporté par Armand Viré :
« Un jour Satan faisait sa tournée sur les bords du Lunain, mais jusque là la chance lui faisait défaut : tous les mourants étaient en état de grâce. Satan fatigué et mélancolique s’assied sur la colline et contemple le paysage. Son œil se porte sur la Pierre-Frite qui se dressait sur le plateau en face. «  Tiens, s’écrie Satan, voyons si je serai aujourd’hui plus heureux en jouant avec cette quille qu’en recherchant des âmes ? » Et aussitôt, saisissant un rocher, il le presse dans sa main si fortement qu’il y imprime la trace de ses doigts crochus, et il le lance fortement dans la direction de la Pierre-Frite. Mais Dieu veillait du haut des Cieux ; il étend  la main et le palet tombe lourdement à terre dans la prairie, à l’endroit où on le voit encore aujourd’hui. Satan, furieux, lance à la face du Seigneur un effroyable jurement, et se précipite dans le Loing par où il rentre en enfer, en laissant derrière lui un tourbillon dangereux pour les barques qui ne s’est jamais refermé depuis ».
            Quelques mots encore à propos du mythe des joueurs de palets. J’ai piqué la majorité des idées qui vont suivre à Mme Iablokoff et à son étude publiée dans le 88e numéro du Bulletin de la Société de Mythologie Française.            
Pour cet auteur, le jeu de palet avec défi et enjeu à l’appui traduit le combat entre le christianisme naissant et les vieilles croyances archaïques. C’est la lutte éternelle, manichéenne, opposant la lumière aux ténèbres, le bien au mal, le truc classique quoi. On retrouve d’ailleurs au sein du contexte hagiographique environnant plusieurs saints dont les activités rappellent avec raison cette bataille immémoriale. Par exemple saint Georges et saint Michel, dont l’étiquette bien connue de tueurs de dragons n’est plus à présenter, sont les protecteurs respectifs de Paley et de Villemaréchal, épaulés de près par saint Cézaire, ce farouche adversaire du paganisme et patron de Nanteau-sur-Lunain. Cependant si ce côté positif est clairement défini par ces personnages ou à défaut par Dieu lui-même, la difficulté pèse lorsque l’on tente de cerner véritablement leur adversaire supposé.
            Dans le cas qui nous occupe, deux participants sont présents, bien que n’intervenant pas directement dans le même conte. Il s’agit du Diable et de Gargantua. Les problèmes commencent dès lors que l’on constate que la limite démarquant ces deux protagonistes est loin d’être nette et précise. Le premier est bien souvent assimilé au second ou le désigne parfois et inversement. Des tas de récits et de contes populaires en témoignent et démontrent une règle de substitution assez courante, fruit de l’un des procédés d’évangélisation institué par l’Eglise : la diabolisation ou l’annexion d’une divinité ancienne au profit d’une figure démoniaque ou terrifiante, inspirée des terreurs chrétiennes. Pour Guy-Edouard Pillard, sur le territoire de l’ancienne Gaule le Diable désigne le Gargantua primitif, qui est en quelque sorte le premier occupant divin du lieu, une déité inconnue, amalgame de divers autres principes primordiaux. Cette formule que l’on pourrait regarder comme un raccourci a au moins l’avantage de discréditer totalement la représentation négative et démoniaque du second joueur. Ce dernier viserait donc à se rapprocher de Gargantua ou plutôt de celui qu’il incarne à son tour, et plusieurs éléments tirés du légendaire pourraient accréditer cette hypothèse.
            Si l’on considère de manière abstraite et anonyme les personnages de la première légende, celle-ci présente le futur perdant portant un sac, gonflé des âmes qu’il est parvenu à récolter dans la journée. Le vainqueur intervient alors et lui propose de jouer la totalité de ses gains au palet. On s’aperçoit rapidement que le jeu n’est qu’un grossier prétexte à une autre réalité, beaucoup plus dramatique. Il semble finalement détourner cette entité de son chemin initial, puis l’écarter définitivement du rôle de psychopompe auquel elle est attachée. Désormais elle devra comprendre par la leçon qui va bientôt lui être donnée que d’autres se chargeront de son travail et qu’elle n’a plus qu’à abandonner la partie.     
            Cette identité de passeur des morts qu’elle revêt paraît s’imbriquer sans trop de mal dans le contexte géographique où elle évolue. L’orientation Nord-Sud de la marche des joueurs, puis celle, inverse, de la trajectoire des palets, dont la syllabe pal, étudiée par Henri Fromage, rapproche une fois de plus notre personnage des lieux souterrains où siège le royaume des morts, ramène et clôt le cycle au point cardinal extrême, achevant par ce geste la révolution symbolique des vies, transportées sous la forme d’âmes.
            La rivière du Lunain que les joueurs traversent est également lié à cet aboutissement, et sans doute plus particulièrement au rite du passage de la vie à la mort, signalé par cette entrée aux Enfers que le Diable emprunte dans la dernière légende, une mort non physiologique bien sûr mais plutôt initiatique, symbolisée par l’immersion, la renaissance et la purification au sein de l’eau courante. Le parcours lui-même semble correspondre à une sorte de code ou d’itinéraire plus ou moins logique et peut-être inspiré d’une démarche sacrée : départ d’une hauteur, puis descente au fond d’une vallée, passage de la rivière et du gouffre, puis retour à un sommet, le lieu-dit Guerlot où s’effectue la lancée du palet étant quasiment à une altitude identique à celle du plateau qui accueille la Pierre Fritte, riche de traditions. Ces traditions, partagées à divers degrés par les différentes roches préalablement étudiées, concernent aussi notre mégalithe.
En ce qui concerne la Pierre Fritte, la coutume d’enclouage dont je vous ai parlé au début paraît avoir été relatée pour la première fois par TH. Volkov, qui a sûrement été rencardé par Armand Viré. Ce dernier prétend : « Que ce sont les jeunes gens de la localité qui viennent enfoncer ces clous et ces épingles dans le menhir, dans la croyance que cette action les fera se marier promptement »
De son côté, l’abbé Schwab ajoute que 
          «  Le menhir de la Pierre Fritte a été jadis un lieu de rendez-vous de la jeunesse ; et toujours d’après la légende, les jeunes filles qui désiraient se marier dans l’année s’y rendaient accompagnées pour enfoncer, dans l’antique Menhir, d’énormes clous dont on aperçoit encore aujourd’hui les vestiges rouillés ».
En 1906 Viré, en donne une toute autre version, la plus connue : « Il n’y a pas beaucoup d’années que les paysans venaient encore clandestinement y amener  des animaux et même des gens malades. On faisait trois ou sept fois le tour de la pierre en prononçant des formules ‘qui n’étaient plus comprises’ de ceux qui les employaient. Puis, pour fixer le mal, on fichait dans la pierre un clou que l’on cassait au ras du trou, ou bien auquel on suspendait certaines fleurs (verveine et euphorbe principalement) ou des boulettes de terre ».
            La « Compile » des mégalithes de Seine-et-Marne apporte quant à elle quelques précisions sur le type d’affection soignée, en propageant sans aucun motif cette coutume à l’ensemble des monuments voisins : « la Pierre Frite avait comme tous les mégalithes de la région (???) la propriété de guérir les animaux qui tournaient autour, de « fixer » le mal (particulièrement celui de dents) des humains qui y plantaient un clou ».
            Dans un article écrit en 1940, le docteur M. Baudoin nous offre une toute autre interprétation de cette coutume d'enclouage. Laissons-le s’exprimer :
            «  Je connais en France deux menhirs en grès, qu’on peut appeler des menhirs à clous, à l’instar des statuettes de bois d’Afrique, dites fétiches à clous (...). Le premier est appelé la Borne à Clous de Douai (Nord), prise jusqu’à présent pour une borne du Moyen-Âge ou gallo-romaine et qui est en réalité un ancien menhir en grès, transformé et percé de trous à clous (...). Mais cette pierre est d’une grande importance, car c’est elle qui donne  l’explication véritable du vrai menhir intact à clous de la région de Nemours, la Pierre Frite, en la commune de Paley (sic) (Seine-et-Marne). Voici, d’après la légende de Douai, l’explication de la présence des clous : si les chevaliers revenant de la Guerre ou des Croisades étaient encore capables d’enfoncer des clous dans une pierre dure, ce qui forcément devait être un grès, c’est qu’ils étaient demeurés fidèles, sans doute à leur Seigneur ou à leur épouse. On ne spécifie pas le genre de fidélité au demeurant à Douai ! Ce qui est très regrettable »

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