La grenouille Traditional Geocache

Les grenouilles des Dombes
Si le poisson dombiste fait aujourd’hui un retour (gastronomique) en force, on pêche de moins en moins les grenouilles, ce qui n’empêche pas tous les restaurants de vous en proposer. Ces grenouilles, que l’on débite en brochettes, à la crème et surtout à la provençale, viennent à peu près toutes d’Europe centrale ; au reste, il serait ridicule de jeter une exclusive sur ces pauvres bestioles étrangères, ni meilleures ni pires que leurs congénères dombistes, pourvu qu’elles soient de petite taille et fraîches..."

On trouve 2 sortes de grenouilles comestibles en France : c'est la grenouille verte (ou Rana esculenta) qui peuple les étangs de la Dombes (comme en Vendée, zone de marais), tandis que la grenouille rousse (ou Rana temporaria) investit plutôt les zones de moyenne altitude ((Ardennes, Jura).

Or : 
Les grenouilles vertes en France ne vivent pas plus de 3 ou 4 ans. Compte tenu d'une période juvénile de 2 ans, une femelle adulte ne se reproduit donc qu'une ou deux fois. La vie adulte semble ainsi relativement brève. Une telle brièveté implique que soient pondus un nombre très important d'oeufs à chaque saison de reproduction."
Dans la période juvénile, déjà : 
"Plusieurs centaines à l'éclosion, les frères et sœurs issus d'une même ponte ne seront sans doute pas plus que 3 ou 4 à atteindre la maturité sexuelle 2 ans plus tard.
La prédation, la mortalité due à la métamorphose, les parasites et les maladies ont décimé la plupart de leur congénères...
Ainsi :
"A l'heure actuelle, les grenouilles se raréfient. Les étangs fournissent toujours de bons sites de ponte, mais l'évolution du milieu agricole environnant ne se fait pas en faveur des jeunes grenouilles. La diminution des surfaces des prairies et les traitements insecticides des cultures entraînent une diminution des capacités trophiques de ces milieux. La mécanisation entraîne une modification des profils des fossés et des étangs, remplaçant les pentes douces par des berges abruptes, qui offrent peu de nourriture et de sites favorables à l'affût. Et cependant, la demande en grenouilles pour la gastronomie ne cesse de croître. Elle a décuplé en dix ans impliquant l'importation de plusieurs milliers de tonnes de grenouilles par an. Leur régime alimentaire prédateur rend leur élevage difficile et économiquement impossible..."

De fait, en 2004, un article concernant la production de grenouilles pour la France entière, vient nuancer cette dernière assertion, tout en coroborant la difficulté de l'élevage : 
"Jusque vers les années 60, les récoltes régionales, de 40 à 70 t/an (grenouilles entières) étaient suffisantes pour la consommation nationale. Par la suite, la réduction des stocks et les progrès en matière de conservation ont conduit à importer des animaux vivants, puis des cuisses surgelées et, finalement, à s'interroger sur les possibilités d'élevage.
En effet, depuis 1980, les prélèvements commerciaux dans la nature sont interdits en France et seule la pêche de loisir reste tolérée sur R. esculenta et R. temporaria, selon des modalités proches de celles appliquées au poisson."
Cet article est extrêmement bien documenté sur l'état de la grenouille comestible en France, avec de nombreux chiffres et tableaux sur le développement des importations et les essais d'élevage (dont la réglementation française interdit toute introduction d'espèce nouvelle) à tous les stades: reproduction, élevage des têtards, des grenouillettes (période juvénile), et des adultes.
Malgré un coût élevé et la nécessité d'améliorations, les structures nécessaires à un élevage intensif pourraient être mises en place.
Des élevages existent déjà (en Dombes, Jura, Bourgogne), mais ils dépendent de la pérennité des autorisations, qui ne sont données que pour 3 ans, et difficiles à renouveler.
"La défiance est grande de la part des groupes "protectionnistes" vis-à-vis de cet animal "sauvage" et par définition "intouchable", ce qui limite actuellement fortement le développement de cette production de l'aquaculture biologique."

De nombreux sites confirment la similitude des causes de disparition des grenouilles (surexploitation commerciale, disparition des habitats naturels, pollution d'origine industrielle...) à travers le monde