Les alentours ont bien changé ces dernières décennies. Villas et petits immeubles ont poussé entre le vieux quartier du Marcy et l'église, là où il y a peu encore passaient les vaches de la ferme Grobet. Située au haut du coteau, l'église Saint Brice a fière allure.
L'esplanade couverte de gravillons clairs a pris la place, au cours des années 1950 de l'ancien cimetière. Il y avait aussi les deux grands marronniers, arbres de la Liberté (voir Ornex, Histoire d'un terroir et d'une communauté du Pays de Gex, par Alain Mélo, ed. Ornex-Histoire 1985, page 31).
Le clocher ou campanile, construit vers la fin du XVè siècle, avait été démoli en 1873. Il fut reconstruit dans sa forme actuelle dans les années 1816-1818. L'église a été au cours des siècles, lieu de culte catholique, protestant, voire culte à l'Etre Suprême (au temps de la Révolution). C'est aussi ici que se tenaient, dans le temps, les assemblées communales et le " banc de cour " où le curial jugeait les affaires publiques. C'est encore ici que se donnait l'enseignement aux jeunes en attendant la construction en 1839-1838 du premier bâtiment d'école (aujourd'hui rénové en mairie).
A l'entrée de l'église, sous le porche, une pierre tombale à l'épitaphe et aux armoiries de " Messire Pierre François Dupuis, écuyer " rappellent une famille très ancienne d'Ornex qui avait modelé le hameau de Maconnex et qui émigra vers le Canton de Vaud au moment de la Terreur. Le texte fut rendu illisible par les révolutionnaires cherchant à effacer toute trace du passé royaliste.
En pénétrant dans la nef on remarque des fresques datant du XVè siècle et représentant Saint Brice, patron de la paroisse, et Saint Christophe portant l'enfant Jésus sur son épaule. Les deux anges agenouillés laissent à penser qu'un personnage central, la Vierge probablement, surmontait les trois hautes fenêtres ogivales.
La forme carrée du chœur actuel remonte au XIIIè siècle. Les travaux importants entrepris en 1983 ont révélé l'existence d'une fondation d'abside semi-circulaire d'époque carolingienne (IXè siècle). On constatera, du côté de la porte de sortie vers le cimetière, l'épaisseur des murs qui servent de contreforts. On notera aussi l'ouverture d'une arche entre nef et cœur et qui permettait aux familles disposant de leur chapelle de voir le prêtre officier à l'autel.
Les chapelles, autels séparés souvent placés sur les côtés de l'église, étaient dotées par leurs fondateurs de revenus destinés à en assurer l'entretien. Au XV è siècle les familles Chevallier, Brochut, Bon, Decroza ou Sergier avaient leurs chapelles.
Au pied de la chapelle St Jean Baptiste, fondée en 1468 par Johanez Brochut d'Ornex et curé de Gex, existe un caveau, aujourd'hui non accessible, où furent enterrés les Brochut entre 1612 et 1676 au moment du rétablissement du culte catholique et de l'installation de la Mission Jésuite à Ornex en 1641.
Une porte à arche de molasse moulurée communique avec le presbytère construit au début du XVIè siècle et qui fut tour à tour vendu et revendu avant de revenir à la commune en 1843.
Lors des derniers travaux une statue en bois polychrome de 1,10 m représentant St Brice fut trouvée.
Contre le mur extérieur de l'église se trouve la pierre tombale du personnage le plus marquant de l'histoire d'Ornex : le général Philipbert De Prez Crassier (1773-1803).