Depuis le Moyen Age, les incursions anglaises ont été fréquentes dans la presqu'île du Cotentin. Ceci a ammené les ingénieurs du Roi, à la fin du 17e siècle, à protéger les points les plus sensibles des côtes. La rade de la Hougue jusqu'aux Veys est particulièrement propice au mouillage (absence de récif) et le relief côtier favorable à un débarquement. Sur les conseils de Vauban, il est donc décidé d'installer une protection continue sur environ 25 km.
En 1689, quinze redoutes sont construites entre Réville et Sainte-Marie-du-Mont. Deux autres sont réalisées quelques années plus tard.
Dès la Révolution, la redoute d'Audouville (située en fait sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont) ne sera plus armée.
Cette redoute présente le grand intérêt d'être le seul ouvrage en terre encore assez bien conservé, alors que ce type de redoute était répandu aux 17e et 18e siècles sur les côtes Cotentines.
Il s'agit d'une redoute carrée en terre, de 39 mètres de côté, entouré d'un parapet également en terre, de 2,7 mètres d'épaisseur et d'un fossé plein d'eau de 13 à 21 mètres de large.
La redoute d'Audouville est maintenant une propriété privée, entourée de grands arbres qui empêchent d'observer l'ouvrage.
Face aux mêmes risques de débarquement, les côtes furent fortifiées le plus souvent sur les mêmes sites, à plusieurs siècles d'intervalle. C'est ainsi que vous observerez, tout proche de cette redoute du 17e, des vestiges du mur de l'Atlantique.