Polygone scientifique
Polygone scientifique au confluent du Drac et de l'isère
Le Polygone scientifique est un quartier de Grenoble d'une superficie de 250 hectares situé le plus au nord de la ville. Caractérisé par un faible nombre d'habitants et la présence de nombreux centres de recherche scientifique, il fait l'objet depuis 2011 d'un remodelage urbain de grande envergure visant a en faire un quartier ordinaire, mais aussi le second campus de Grenoble.
Historiquement la zone a été aménagée à partir de 1771, date à laquelle démarrent les travaux de création d'un nouveau confluent en angle aigu entre l'Isère et le Drac. Achevés en 1782 ces travaux viennent ainsi compléter la canalisation rectiligne du Drac débutée en 1675. La zone alors éloignée de la ville devient un polygone d'artillerie pour l'armée servant d'entrepôt de munitions, d'où son nom actuel. Cette activité militaire restera effective jusqu'au millieu du XXe siècle.
À partir de 1857, la zone fait l'objet de débats afin de déterminer le tracé de la première ligne de chemin de fer parvenant à Grenoble. L'année suivante, le polygone appartenant encore aux territoires de Saint-Martin-le-Vinoux et de Fontaine, est franchi par cette ligne de chemin de fer grâce à un pont ferroviaire sur l'Isère.
L'année 1858 voit le passage de deux maires à Grenoble, Louis Crozet qui depuis 1853 a assuré l'arrivée du chemin de fer et la construction de la gare et Eugène Gaillard qui va parvenir deux ans plus tard, à faire adopter l'annexion des territoires de la rive droite du Drac lors du conseil municipal du 30 mai 1860, englobant ainsi tout le polygone comme territoire de Grenoble. La loi approuvant cette annexion sera votée le 6 juillet 1862. En 1880, une enceinte de sécurité nord est construite à l'instar de l'enceinte sud et va ainsi isoler ce polygone de la ville. À peu de chose près, cette enceinte longeait l'actuelle rue Félix-Esclangon.
À la fin du XIXe siècle, une usine à gaz s'installe à l'entrée de cette zone, puis au début du XXe siècle, est aménagé un terrain d'aviation sur lequel se déroule le 16 mai 1912 une fête de l'aviation. Très peu d'habitants y vivaient, seule la cité Jean Macé de l'autre côté des voies ferrées et quelques immeubles de la SNCF étaient présents sur cette zone immense. Le 26 août 1944, quatre jours après l'évacuation des troupes allemandes de Grenoble, deux charniers totalisant 48 cadavres sont retrouvés sur le polygone d'artillerie. En hommage, la voie principale porte le nom de rue des Martyrs et un monument aux morts y a été construit.
Dès 1956, le savant et prix Nobel de physique, Louis Néel, avait fondé le Centre d'étude nucléaire avec deux réacteurs nucléaires de recherche, Mélusine et Siloé. La première pierre est posée le 8 décembre et la pile atomique Mélusine émet son premier rayonnement le 30 juin 1958 à 17h00. L'inauguration du centre d'étude nucléaire a lieu le 26 janvier 1959 en présence de Jacques Soustelle. En 1967, les gouvernements allemand et français édifiaient l'Institut Laue-Langevin, un processus était enclenché pour l'implantation de grands centres de recherche publics et privés.
En 2002, le Mur du souvenir a été inauguré près du monument aux morts de la rue des Martyrs permettant de commémorer chaque mois de novembre, la période tragique de la Saint-Barthélemy grenobloise durant la Seconde Guerre mondiale. Ce quartier possède aujourd'hui deux particularités, celle d'être une presqu'île, puisque le Drac vient se jeter dans l'Isère, formant ainsi le point le plus au nord de la ville, et celle de réunir sur un espace d'environ 250 hectares un nombre important de centres de recherches scientifiques prestigieux.
Environnement
La presqu'île est bordée de chaque côté par une rocade, l'A480 côté Drac et l'A48 côté Isère. Au sud, la rue Félix-Esclangon représente la limite de ce quartier. Le quartier ne possède pas de commerces et très peu de logements. De plus, la présence de la voie ferrée perturbe fortement les échanges avec le reste de la ville. La proximité avec le quartier Europole permet cependant un accès au site Minatec par la ligne B de tramway. Deux ponts desservent la pointe de la presqu'île, le pont des Martyrs, sur le Drac, ouvert depuis 1986, et le pont d'Oxford, sur l'Isère, ouvert depuis 1991.
Les centres de recherche
Le Polygone scientifique de Grenoble comprend tout un domaine de recherches a la fois privées et publiques qui représente près de 10 000 salariés et chercheurs.
On peut citer notamment le CEA Grenoble, le LETI, le CNRS, l'ESRF (Synchrotron), l'ILL, l'EMBL, l'Institut Néel ou encore STMicroelectronics, BioMérieux et Minatec, le centre européen des nanotechnologies. D'autre part, le polygone scientifique est l'un des trois sites de l'agglomération grenobloise composant le pôle d'innovation en micro et nanotechnologies appliqué aux sciences du vivant NanoBio. Enfin, le bâtiment du pôle d'innovation en matière d'énergie GreEn-ER doit ouvrir ses portes en 2015 en accueillant 2 000 personnes, confortant ainsi le site du polygone comme second campus de Grenoble.
En outre, on peut ajouter à cette liste, même si elles sont situées entre les voies ferrées et l'Isère, les usines de production de Schneider Electric et de Siemens.
Un nouvel urbanisme
Le polygone scientifique fait l'objet d'un nouveau programme de développement urbain, s'établissant sur une durée de quinze à vingt ans, qui vise à donner une nouvelle envergure à la presqu'île. C'est l'architecte-urbaniste Claude Vasconi qui a préparé ce projet, mais suite à son décès, le nouvel architecte désigné par la ville, Christian de Portzamparc, dévoile son projet à la presse le 14 avril 2011. La pose de la première pierre du projet global a lieu le 16 mai 2011 et concerne un groupe de 11 immeubles d'habitation sur le quai de la Graille.
Le projet prévoit une meilleure connexion du polygone avec le centre-ville de Grenoble, grâce à la création d'une voie de circulation au-dessus de la voie ferrée en direction de l'avenue Émile Gueymard, la construction d'un pont routier et de deux passerelles reliant le polygone à l'esplanade. Outre la construction de 200 000 m² de bâtiments scientifiques et de 100 000 m² de bâtiments universitaires, le projet d'un montant de 1,3 milliard d'euros englobe la construction de commerces, de nouveaux logements, d'hôtels, de parcs, l'installation d'entreprises, pour une superficie totale d'environ 830 000 m².
En matière de déplacements, le prolongement de la ligne B du tramway dont la mise en service est prévue fin 2014 est intégré à ce programme. La liaison avec le campus universitaire situé de l'autre côté de la colline de la Bastille reste un point important du projet.
Source : wikipedia
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