Garez-vous sur le bord de la route pour continuer à pied sur le chemin. Aujourd’hui, ce ne sont plus que des ruines. Pourtant pendant de longs siècles l’Abbaye de Roches à Myennes était un haut lieu de la région de Cosne. On pense que le nom de Roches vient de la présence de carrières dans les alentours. Elle fut fondée en 1133-1134 à Myennes par le seigneur de Saint-Verain ainsi que par l’évêque d’Auxerre Hugues de Montaigu. Ils firent venir dix religieux et instituèrent Godefroy, de l’ancienne maison des comtes de Puisaye, comme premier abbé. Dès 1140 des chanoines vinrent, sous l’impulsion de l’abbé Aimeric de Villegondon, se réunir aux moines de Roches. L’abbé Godefroy obtient également en 1142 et 1165 des bulles pontificales qui placent l’abbaye de Roches directement sous la protection du Saint-Siège. Privilèges confirmés en 1265 par une bulle du tout nouveau Pape Clément IV. Riche abbaye de l’ordre de Citeaux, elle possédait de nombreuses fermes qui assuraient de très bons revenus. Elle possédait à Cosne des moulins, comme les « Moulins aux moines » ainsi qu’un étang très poissonneux. Les grands seigneurs de la région et leur famille se firent souvent enterrer dans l’abbaye. Par exemple : Marguerite de Rochechouart, épouse d’Hugues seigneur de la Maison-Fort qui fut inhumée en 1375 devant la chapelle. Ou bien encore les seigneurs de Saint-Verain, plusieurs d’entres eux reposent dans cette abbaye. Dès le XVIème siècle le protestantisme arriva dans la région et l’abbaye de Roches fut ravagée par les Calvinistes peu après 1650, date où elle fut donnée à Jacques Aymot. L’abbaye passa ensuite aux mains d’un « enragé ligueur », Jean V de Bourneaux qui refusait de reconnaître le nouveau roi Henri IV. Ce dernier plaça à la tête de l’abbaye un de ses fidèles qui pu vivre de ses bénéfices. C’est pour cette raison qu’on ne recense plus, en 1789, que deux ou trois religieux encore présents à l’abbaye de Roches. Seul subsiste aujourd’hui de cette abbaye le logis prieural qui sert actuellement de ferme. L’abbaye de Roches est également le lieu de légendes et des malédictions troublantes. Au début du XIXème siècle, le nouveau propriétaire Mr Frossard décida un jour de détruire la chapelle. Signe du destin, malédiction ? Toujours est-il qu’en pleins travaux l’homme se cassa la jambe, et en mourut … La nouvelle propriétaire fut quant à elle assassinée quelques années plus tard, et sa fille prit sa succession … avant de décéder après un accident de cheval. Drôle de malédiction !