Lucien Bersot est né le 07 juin 1881 dans les Haute-Saône. Il est élevé par une mère et un père paysans. Durant son enfance, ses parents décident de s’installer à Besançon où il exercera le métier de Maréchal-ferrant. En 1908, il se marie et a une petite fille.
La guerre éclate le 3 août 1914, Lucien est mobilisé dans le 60ème régiment d’infanterie.
C’est à Fontenoy qu’on retrouve Lucien Bersot en février 1915, grelottant de froid dans sa tranchée uniquement recouvert d’un pantalon blanc en lin donné lors de son incorporation. En effet lors de son incorporation il n’y avait plus le pantalon rouge de l’uniforme officiel de l’époque.
A plusieurs reprises, Lucien demande à son sergent un nouveau pantalon qui pourrait l’aider à combattre le froid. C’est le 11 février 1915 que son sergent lui propose un nouveau pantalon. Ce pantalon vient d’être retiré sur le cadavre d’un soldat français mort peu de temps avant sur le front. Il est d’ailleurs encore plein de taches de sang du malheureux et il est déchiré. Lucien Bersot refuse ce pantalon.
Le sergent dénonce ce comportement au lieutenant de la garnison (lieutenant André) qui inflige à Lucien une peine de 8 jours de prison. Le problème est que le lieutenant-colonel du régiment trouve cette sanction trop faible et demande sa comparution en tribunal de guerre pour « refus d’obéissance ».
Le lendemain, il comparaît donc devant le conseil de guerre présidé par le lieutenant-colonel Auroux. A l’issue de ce conseil le 2ème classe Lucien Bersot est condamné à mort pour « refus d’obéissance ».
Suite à cette peine, certains de ses camarades dont le 2ème classe Elie Cottet-Dumoulin tente de résonner le lieutenant-colonel, mais celui-ci prend cela pour une mutinerie et condamne certains soldats à des peines de travaux forcés.
Le 13 février 1915, Lucien Bersot est fusillé par son propre camp. L’histoire raconte que les soldats connaissaient l’histoire de Lucien Bersot et que certains d’entre eux tirèrent à côté du malheureux.
La femme du soldat Bersot reçoit le courrier annonçant la mort de son mari mais sur celui-ci aucune mention « Mort aux champs d’honneur ». Elle se bat pour faire réhabiliter son mari ce qui est fait par la cour de cassation en 1922.