Parcours Art Nouveau / Art Décoratif, La ligne mise à nue : Etape 6
1926-1934 : Hôtels particuliers, Robert Mallet-Stevens, rue Mallet-Stevens
Mallet Stevens est un architecte moderne chic de l’entre-deux guerres qui a commencé en créant des décors de cinéma. Il a travaillé uniquement pour une clientèle aisée et il est l’un des rares architectes à avoir une rue entière qui porte son nom.
Cette rue est à l’origine constituée d’un ensemble cohérent de cinq Hôtels particuliers. Ces derniers ont ensuite été divisés en plusieurs appartements et ont subi multiples transformations conduisant à une certaine diversité formelle et esthétique (surélévations, changements de menuiserie...). Malgré ces évolutions, la rue laisse tout de même paraître une certaine cohérence d'ensemble. Cette unité est d'abord garantie par l’alignement de la rue, les bandes végétales, les trottoirs mais aussi les soubassements de chaque bâtiment.
Les bâtiments comportent des redans et saillies qui rythment le parcours le long de la rue. Par ailleurs, la présence des angles vitrés est un élément caractéristique. L’angle n’est plus porteur et apparaît comme un élément fragile. Au numéro 9 de la rue, cet effet est accentué avec un porte-à-faux en verre.
Pour cet ensemble architectural, Mallet Stevens a fait appel à d'autres artistes pour composer son "décor urbain". Ainsi, le maître verrier Louis Barillet a réalisé le patchwork de verre de l'Hôtel Reifenberg, au numéro 4 de la rue. L'ingénieur Jean Prouvé a réalisé la grille de fer de l'entrée de l'Hôtel Martel, au numéro 10 de la rue.
Lexique :
Redan : Désigne une retraite, partie d’une élévation en retrait sur le nu général.
Saillie : Elément, corps d’ouvrage, membre d’architecture qui est à l’avant de l’alignement ou du nu d’une façade.