Aux milieux des collines verdoyantes et des cultures de blé, vous cheminerez le long de la voie ferrée, encore empruntée (3 fois par semaine) par des trains de marchandises, et qui dessert la gare de Migné Auxances d’où sont exportés les blocs de pierres calcaires extraites des Lourdines. Une grande prudence est recommandée.
Les carrières occupent une superficie d'environ 8 hectares, rassemblant 272 salles de 50 à 500 m², desservies par de larges galeries dont les noms (Napoléon, Ornano) renvoient au 19e siècle, époque où l'activité prospérait. Certaines parties sont entourés de barbelées très dissuasifs, pour votre sécurité ne tentez pas de les franchir, vous n’en aurez de toute façon pas besoin pour cette balade.
L’extraction de la pierre des Lourdines a vraisemblablement commencé dès l’époque gallo-romaine, à ciel ouvert. Puis, elles prirent de l’importance et acquirent une grande renommée, grâce à la résistance et la beauté de ce calcaire blanc. Les carrières approvisionnèrent les chantiers prestigieux de Poitiers : la façade romane de Notre Dame la Grande, ou les cheminées flamboyantes du palais des ducs d’aquitaine. Le 19eme siècle et ses Grands Travaux fut une période florissante pour les carrières qui voyaient plusieurs exploitants et quelques centaines d’ouvriers fourmiller dans les nombreuses galeries creusées dans les coteaux. La pierre des Lourdines s’exporte alors sur de nombreux chantiers nationaux, tel que la gare de Saumur, celle de Toulouse, l’hôtel de ville de Tarbes, ou encore la gare d’Orsay, parmi d’autres. Elle s’exporte aussi à l’extérieur de nos frontières.
Lors de la période de reconstruction massive d'après-guerre, le béton et le métal se substituent à la pierre taillée, qui n'est plus utilisée qu'à des fins décoratives. A partir des années 1920 et jusqu'en 1935, les galeries inexploitées accueillent de vastes champignonnières. Cette production s'acheva suite à la transmission d'une maladie par un insecte.
De nos jours, une seule carrière reste en activité. Le reste du site a été utilisé comme entrepôt militaire jusqu’en 1989 et a failli finir à l’abandon. Le nouveau propriétaire dit avoir eu un coup de cœur pour le site et a entrepris de le nettoyer et de le sécuriser, mais ne semble pas vouloir l’exploiter, ou le faire visiter.
Bonne balade !