Un peu d'histoire...
L’existence d’un château dans le village de Sterpenich est attestée au 14e siècle lorsqu’il passe de la famille de Sterpenich à celle d’Autel. On peut imaginer l’édifice doté d’allures défensives comme les châteaux d’Autelbas et de Koerich. Tout reste à découvrir en ce domaine. Le château actuel remonte pour l’essentiel au 17e siècle. Peut-être a-t-il été bâti sur des bases anciennes ? Nous n’en savons rien.
A la fin du 17e siècle, la seigneurie de Sterpenich est la propriété de la famille d’Argenteau. Mais celle-ci est ruinée suite aux guerres provoquées par l’invasion du Luxembourg par les armées de Louis XIV. Christophe-Albert d’Argenteau s’est endetté. A sa mort, ses héritiers sont incapables d’apurer la situation et une partie de la seigneurie échoit à un des créanciers : Jean-Adam Pellot. Cet ingénieur a fait fortune dans les fournitures militaires et dans la construction des fortifications d’Arlon et de Luxembourg sur les plans de Vauban, ingénieur du Roi-Soleil. En 1686 (comme l’indique le millésime au-dessus de la porte d’entrée), Pellot construit la belle maison de maître située aujourd’hui dans l’aile droite. Sa fille, Anne-Marguerite Pellot, épouse Jean-Baptiste Henron, grand maître des Postes et receveur des Domaines d’Arlon. Spécialiste de l’histoire du château, Jean-Pierre Pastoret estime que c’est Henron qui achève le château vers 1720, d’après le plan dessiné par son beau-père. Henron sera d’ailleurs inhumé dans l’ancienne église de Sterpenich qui se trouvait au milieu du cimetière actuel, au sommet du « Kirchberg ».
Le château de Sterpenich a maintenant fière allure. Composé de trois corps de bâtiments disposés en U autour d’une cour fermée à droite par un mur de clôture et, à gauche, par une aile basse flanquée de deux tours massives. Au centre, un portail néo-classique indique l’entrée du domaine.
La fille d’Henron, Anne-Claire, épouse le descendant d’une prestigieuse famille luxembourgeoise : le baron de Tornaco. C’est la grande époque du château. En 1793-94, lors d’une bataille opposant les troupes françaises aux troupes autrichiennes dans la campagne arlonaise, le château de Sterpenich sert d’hôpital aux soldats autrichiens dont beaucoup sont enterrés dans le jardin dit « Henron’s gart », derrière le château. En 1840, Marie-Mathilde de Tornaco reçoit le château en dot à l’occasion de son mariage avec le comte Florent Jules de Berlaymont de Bormenville. Le couple y réside durant la plus grande partie du 19e siècle. En 1904, Adrien de Berlaymont cède le château à des religieuses françaises, chassées de la République par la loi Combes. Les soeurs de Châlon-sur-Marne entreprennent de gros travaux de réfection mais ne séjournent finalement jamais à Sterpenich en raison du déclenchement de la guerre 14-18. En 1925, elles vendent une partie du château à la famille Pastoret. L’autre partie est cédée à la famille Limpach sept ans plus tard. Ce sont encore les propriétaires actuels.