Sur les hauteurs du Robert, le quartier Lestrade se situe au nord est de la ville. Ce secteur regroupe les quartiers (Lecomte, Bonneau, La Raya, la Vermeille, Mon Labbé, An ba Kako a…). Le quartier est entouré de la commune de Trinité à l’est, des quartiers la Digue/Café au nord, Gashette au sud et Mont-vert/Coulis au nord ouest. Il jouxte la Route Nationale 1 qui partage Lestrade de Lazaret, deux quartiers naturellement très proches.
La population: Environ un millier de personnes habitent ce secteur. Une population relativement jeune, ce qui n’empêche pas de constater que l’on y vit très bien. Pour preuve à Lestrade il y a souvent des centenaires et des nonagénaires. La population est articulée autour de quelques familles qui constituent le socle des habitants. On peut citer les Seguin Cadiche, les Bréna, les Lahély, les Bellune, les Boston, les Sigère, les Latour, les Chiffrin, les Vallier… ce beau monde forme une belle grande famille.
La vie quotidienne: Le stade fait office de place centrale. C’est le lieu où l’on se retrouve naturellement, soit pour la pratique sportive et culturelle ou simplement pour échanger. Cette place fut très prisée autrefois notamment lors de la fête de Lestrade, au cours de laquelle les animations attiraient un très large public. La Ville a d’ailleurs effectué de gros efforts pour la mise en valeur du site : la surface de l’aire de jeu a été totalement rénovée, l’éclairage mis aux normes, le mur de soutènement reconstruit ainsi que la clôture. Sur cette place se trouve la salle autrefois appelée «la Paillotte» qui, aujourd’hui, sert de siège à la Solidarité mais aussi surtout de lieu de pratiques culturelles des activités de l’ASCLR (bèlè, haute-taille …). La vie quotidienne a évidemment évolué avec le temps et le progrès. Mais il est bon de rappeler comment les habitants se retrouvaient autour de lieux symboliques. On peut citer, par exemple, la source de la Vermeille où petits et grands venaient puiser de l’eau, mais aussi se racontaient leurs petites misères, partageaient joies et peines, s’amusaient, se côtoyaient, se fréquentaient. Ainsi, était créé un puissant lien social qui jusqu’à présent même s’il prend d’autres formes, fait que quand il le faut cette grande famille sait se rassembler.
Le contexte socio-économique: La position de ce secteur lui a pendant longtemps offert des opportunités de développement. En effet, même dans des conditions difficiles, la population pouvait espérer trouver du travail non loin de leur domicile. En effet, une bonne partie de la population active a exercé dans le milieu agricole sur les exploitations de banane et de canne grâce à la proximité des habitations «Le Galion» et «Mont-Vert». La présence de l’usine du Galion a aussi permis et permet encore à un certain nombre de personnes de trouver un emploi. Au fil du temps d’autres activités se sont développées permettant ainsi de maintenir des possibilités de débouchés pour la population (carrière, Déchetterie, Centre de Valorisation Organique, ferme avicole…). Pourtant malgré tous ces atouts, les choses sont très difficiles et le tissu économique de ce secteur reste très fragile. Il n’arrive pas à absorber la demande, notamment des jeunes arrivant sur le marché du travail. Les commerces de proximité ont pratiquement disparu (chez madame Constance, chez madame Bellemare, chez madame Pierrette, chez monsieur Roger), seule Madame Henriette a réussi à maintenir son activité. Au sein de ce secteur, il y a tout de même des hommes et des femmes qui se battent pour entreprendre et développer une activité économique. On peut citer Rony Dolphin dans le domaine agricole, Roger Vallier dans la carrosserie, Joëlle Félixine dans la coiffure, Josué Couta, ébénisterie cuisine, Anatole Mansuela dans le BTP, le jeune Wilfrid Seguin-Cadiche dans la coiffure, Maryse pizzeria, Abdi Bellune, dans la restauration rapide et bien d’autres qui, sans relâche, se battent pour créer leurs activités.
La vie associative: Deux associations oeuvrent activement sur cette zone, l’une à vocation sportive et l’autre culturelle :
- La Solidarité :Fondée en 1963, la Solidarité de Lestrade, présidée par Jean Ventura, est axée principalement sur la pratique du football. Le club a contribué largement à la promotion du quartier et de son image. Même si elle n’a plus la même aura, la Solidarité reste un outil fondamental dans la cohésion sociale car elle permet aux jeunes de s’exprimer. Beaucoup de jeunes ont, en effet, exprimé leurs talents grâce aux bases et au travail accompli dans cette structure. On peut noter l’éclosion de talents tels que Alex Mitram, Franky Mitram, Jean-Claude Bréna, Klébert Paimba, Jean-Louis Limmois, Teddy François-Eugène, Gianny François-Eugène, Frédéric Seguin-Cadiche… et tant d’autres. Une pensée pour tous les anciens qui ont fait de ce club ce qu’il est : les anciens présidents, les fondateurs qui sont encore là et, malheureusement, ceux qui nous ont quittés.
- L’Association Sportive et Culturelle de Lestrade: Robert (ASCLR) : Fondée en 1994, de vocation culturelle, l’ASCLR du président José Loutoby n’a pas cessé de se développer et de proposer à la population la pratique d’activités saines et axées sur la valorisation de notre patrimoine culturel. En effet elle propose la pratique du Bèlè, de la hautetaille, de la Gym bèlè, de la randonnée pédestre, du tennis de table et autres activités ludiques. Depuis l’année dernière elle est à l’initiative du premier festival bèlè de la Martinique, en partenariat avec la Ville du Robert. La deuxième édition est programmée cette année du mercredi 26 au samedi 29 juin. Depuis sa création sous l’impulsion de son président fondateur Claude Bellune, tous les présidents qui se sont succédé n’ont eu de cesse de développer son champ d’activités et de faire de cette association un modèle de réussite dans le milieu associatif. Ce n’est donc pas par hasard qu’elle compte en son sein plus de 350 adhérents à jour de leurs cotisations.