La rue Grenette (ci-dessus une reconstitution informatique) et sa place (en fait aujourd’hui la place Francisque Régaud) est très ancienne. Grenette vient du mot « grains » : il y avait en effet sur cette rue une halle à grains importante au XVIIème siècle. Les écrits les plus anciens parlent de rue des auberges, ces dernières étant très nombreuses le long de la rue au XIVème et XVème siècle. C’était la rue la plus large et la plus belle de la Presqu’île. Plus tard, des artisans s’y établirent : cordonniers, tourneurs sur bois, boisseliers (fabricants de récipients cylindriques…)… On dit même que les têtes des marionnettes de Guignol étaient fabriquées ici.
Mais cette cache a pour but de rappeler un évènement historique et tragique qui s’est déroulé ici, sur la place, à l’été 1536. Sébastien Montecucolli de Montecucollo subit le pire des châtiments : il fut écartelé par 4 chevaux (certains parlent de 6) et l’on fit tout pour que le supplice dure le plus longtemps possible, grâce à un système démultiplicateur de poutres et poulies, qui permettaient d’augmenter la tension avec une régularité « parfaite ». Ceci pour obtenir une rupture progressive et lente des ligaments, muscles, tendons, os…Mais qu’avait-il donc fait pour mériter une telle punition, exécutée en présence du roi François Ier ?
En fait, il faut se replacer dans l’histoire du début du XVIème siècle. De 1495 à 1559, la France sera en guerre avec comme objectif principal : reprendre la ville de Milan et ne pas perdre la Bourgogne. Charles Quint (allié de l’Espagne) et François Ier participeront activement aux combats en s’opposant.
Lyon était une ville de départ, car c’était la ville des banquiers, la ville où l’on pouvait trouver l’argent pour financer la guerre. Ainsi, à l’été 1536, François Ier arrive à Lyon avec ses trois fils : François le dauphin (l’ainé) et donc l’héritier, Henri et Charles.
François a attrapé la syphilis auprès des courtisanes de la cour. Son entourage lui déconseille de faire des efforts. Surtout qu’il fait une chaleur orageuse sur Lyon ce jour. Le dauphin est pourtant tenté par une partie de jeu de Paume près d’Ainay. Après la séance de jeu, il se sent fatigué et boit un verre d’eau glacé apporté par le Conte Sébastien de Montecucculli, personne au service des enfants du roi depuis toujours, et qui a la confiance de tous. Le dauphin s’évanouit alors et devient très fiévreux, respire mal. Son mal empire.
Les médecins constatent la gravité de l’état du dauphin. Mais personne ne doit toucher au fils du roi sans son autorisation ! Or, François Ier est parti en Provence, à 3 jours de voyage, pour combattre Charles Quint. Que faire ? On décide alors, sans le soigner, de le transférer vers son père. Il voyage à cheval jusqu’à Vienne. Puis épuisé, il est transféré sur un bateau jusqu’à Tournon où il doit descendre d’urgence et finalement succomber à l'âge de 16 ans.
François Ier vient de perdre son fils préféré. Celui qui a reçu l’éducation spéciale pour devenir roi. Celui en qui il se retrouvait entièrement. Le second, Henri, n’est pas prêt, et il est trop tard pour l’éduquer comme un roi. Il y a donc risque pour la pérennité du royaume.
Le monarque blessé profondément n’admet pas la mort naturelle de son fils héritier. Il doit y avoir une cause. Et il ordonne une autopsie qui montre juste que le dauphin avait les poumons abimés, mais pas de traces de poison ou autre cause. Et alors Montecucculli devient le coupable idéal, car italien. On aurait même trouvé chez lui un « traité sur les poisons ». Il est soumis à la torture. Et bien sûr avoue ce qu’on lui intime de dire : qu’il a empoisonné le dauphin sous les ordres de Charles Quint. Plus tard, il se rétractera mais en vain. Il est donc italien, meurtrier, traître…Il doit périr en souffrant atrocement pour l’exemple.
Le supplice durera plusieurs heures. Les membres seront éparpillés dans tout Lyon et les lyonnais « le tueront mille fois après sa mort ». Il ne reste plus sur la place que sa tête sans nez, sans oreille, avec laquelle les enfants jouent à la balle…
Charles Quint protestera de ce châtiment et assurera que le conte était innocent. Et que c’était plutôt l’entourage d’Henri et de son épouse Catherine de Médicis qui avaient fomenté le coup. En vain. Henri deviendra plus tard le roi Henri II.
Une conséquence inattendue de ce drame sera que Lyon deviendra la ville maudite. Or François Ier comptait en faire la capitale du royaume de France. Mais y renoncera pour un verre d’eau glacé…
Pour trouver cette multi, qui aurait pu être une cache traditionnelle mais qui a dû être déplacée car la place Grenette n’est pas accessible géocachiquement, il suffit de trouver des informations qui sont toutes rassemblées au même endroit. Se rendre aux coordonnées de la page de présentation de la cache (point R1). Vous cherchez une suite de chiffres que vous trouverez sur une petite plaque jaune-blanc crème d’edf-gdf, entourée de bleu-gris, et qui est sous la forme :
A BC 2 4D2E2 F5
La cache se trouve en N45°45,C(B-1)D | 4°50,AFE
Pas de stylo dans la cache. Vous recherchez une nano magnétique.
